Le chantier Davie se vide de 147 autres travailleurs
À quelques semaines de la livraison du deuxième et dernier traversier destiné à la STQ et devant un carnet de commandes dégarni, le chantier Davie se vide de 147 autres travailleurs, faisant dégringoler à 250 le nombre d’employés sur le chantier.
« Ce n’est pas de gaieté de coeur qu’on doit laisser partir ces employés-là. Malheureusement, il n’y a pas assez de travail au chantier », a indiqué Frédérik Boisvert, vice-président Affaires publiques à la Davie.
Pour le syndicat, ces nouvelles mises à pied suscitent découragement et frustration, alors que les chantiers de Halifax et de Vancouver, rappelle-t-il, ne livrent pas la marchandise dans leurs ententes avec le fédéral. « [Pendant ce temps], chez nous, le chantier est en train de mourir à petit feu », a dénoncé la présidente au Conseil central Québec-chaudière-appalaches pour la CSN, Ann Gingras.
D’AUTRES MISES À PIED À VENIR
La saignée n’est pas terminée. D’autres mises à pied sont à prévoir. Entre la livraison du traversier à la STQ et le début des travaux sur un premier brise-glace pour la Garde côtière cet automne, tout au plus 100 travailleurs seront au boulot.
« Ce n’est pas avec l’annonce de la semaine dernière qu’on va réussir à rappeler tout ce monde-là », a souligné Mme Gingras, à propos du contrat de 610 M$ accordé par le fédéral à la Davie, qui consiste en l’acquisition de trois brise-glace qui seront convertis.
La direction voit pour sa part en ce contrat « un excellent début vers le plein emploi au chantier », encouragée par l’ouverture du gouvernement Trudeau à offrir des opportunités de contrats à la Davie à l’aube d’une refonte de la Stratégie nationale de construction navale.
GOUVERNEMENT COUILLARD CRITIQUÉ
Tant les fournisseurs que le syndicat fustigent le gouvernement Couillard, qui, selon eux, fait preuve « d’incohérence » et a raté une belle occasion de soutenir la Davie, en choisissant d’aller en appel d’offres international pour la construction d’un nouveau navire CTMA Vacancier, qui assure la liaison entre les Îles-de-la-Madeleine et Montréal.
« Je trouve ça épouvantable. M. Couillard a marché à côté de nous le 6 décembre pour réclamer des contrats du fédéral. Il me semble qu’il faudrait que les bottines suivent les babines », a déploré Mme Gingras.
« Que le gouvernement ait donné l’autorisation d’aller à l’extérieur avec un contenu 30 % local, c’est quasiment criminel de faire ça, a tempêté Richard Tremblay, membre de l’association des fournisseurs du chantier. Il faut que le gouvernement se réveille et soit conséquent avec sa politique maritime. »
La construction du CTMA Vacancier représenterait pour la Davie 600 emplois directs et au moins 1000 emplois indirects.