Semafo connaît une semaine sanglante
Deux attaques ont fait huit morts au Burkina Faso
Le PDG de Semafo a rencontré hier le président du Burkina Faso alors qu’une deuxième attaque meurtrière en moins d’une semaine secouait l’entreprise québécoise, qui exploite deux mines d’or dans le pays africain.
« Ça fait quand même deux mauvaises nouvelles pour nous en une semaine. On espère que la malchance va nous lâcher un peu », confie Benoit Desormeaux.
Hier, un autobus transportant des salariés burkinabè de Semafo a été attaqué par des bandits armés dans le sud-ouest du pays. Un employé de Semafo et un autre qui travaillait pour un sous-traitant ont perdu la vie.
Le week-end dernier, c’est dans l’est du pays que le malheur a frappé. Cinq gendarmes et l’employé d’un sous-traitant de Semafo ont été tués au terme de l’explosion d’un véhicule sur une bombe artisanale et d’une fusillade.
Le ministère de la Défense burkinabè a qualifié cette dernière attaque de « ter- roriste ». Déjà présente dans le nord du pays, la menace djihadiste se propage dans l’est du Burkina Faso, où se trouve la nouvelle mine Boungou de Semafo.
Au cours de sa rencontre avec M. Desormeaux à Ouagadougou, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a convenu de déployer des militaires sur la route menant à la mine Boungou.
L’HÉLICO PLUTÔT QUE LA ROUTE
Pour sa part, Semafo a décidé que ses quelque 80 employés non burkinabè, dont 75 % sont québécois, ne voyageraient plus par la route, mais par hélicoptère.
« Ça entraîne des coûts, malheureusement. Mais entre ça et la sécurité, le choix est facile à faire », affirme Benoit Desormeaux.
Les mesures de sécurité ont également été resserrées pour le transport des travailleurs burkinabè.
Semafo compte 1600 salariés au Burkina Faso. Ses deux mines rapportent environ 100 M$ par année au gouvernement du pays.