Le Journal de Quebec

Le président Trump crie à la « censure »

Il accuse les réseaux sociaux de discrimine­r la droite

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WASHINGTON | (AFP) Le président américain Donald Trump a dénoncé avec véhémence hier la suspension par les géants d’internet des activités de personnali­tés de la droite américaine sur les réseaux sociaux, parlant de « discrimina­tion » et qualifiant de « malade » le comporteme­nt de deux chaînes de télévision.

Si le président américain ne mentionne à aucun moment son nom, cette salve de tweets matinaux intervient après l’offensive lancée la semaine dernière par des géants d’internet contre le conspirati­onniste américain Alex Jones, privé d’accès aux plateforme­s Facebook et Spotify, notamment.

Twitter a également restreint, mardi, pour une semaine, le compte de ce commentate­ur d’extrême droite.

« COMPORTEME­NT MALADE »

« Les réseaux sociaux discrimine­nt absolument les voix républicai­nes/conservatr­ices », a écrit Donald Trump sur Twitter, promettant que son gouverneme­nt ne laisserait pas ça arriver, sans apporter davantage de précisions.

« Ils font taire les opinions de beaucoup de personnes de DROITE, alors qu’en même temps ils ne font rien pour les autres », a-t-il dénoncé.

« La censure est quelque chose de très dangereux et absolument impossible à surveiller », ajoute-t-il dans un deuxième tweet, avant de s’en prendre une nouvelle fois aux médias.

« Il n’y a rien d’aussi bidon que CNN et MSNBC, et pourtant je ne demande pas à supprimer leur comporteme­nt malade », a tempêtémpê­té M. Trump contre deux chaînes qu’il critique régulièrem­ent.

« Laissons tout le monde participer, bons et mauvais », lance-t-il dans un troisième message posté sur le réseau social.

Fondateur du site Infowars, Alex Jones est une personnali­té médiatique affiliée à l’extrême droite, devenue une célébrité à la faveur de propos et théories conspirati­onnistes sur la fusillade de Sandy Hook, en 2012.

COMPTE RESTREINT

Facebook, qui a suspendu les quatre principale­s pages de l’américain, a accusé celles-ci de « glorifier la violence » et « d’utiliser un langage déshumanis­ant pour décrire des personnes transgenre­s, musulmanes et immigrées », en infraction avec le règlement interne du réseau social.

Twitter, qui dans un premier temps ne s’était pas joint à l’initiative des autres géants d’internet au nom du « débat public », selon son fondateur, Jack Dorsey, a finalement restreint mardi le compte du conspirati­onniste. S’il est toujours consultabl­e par les internaute­s, M. Jones ne sera plus capable d’y poster de messages pendant une semaine.

M. Dorsey a cependant affirmé que Twitter ne faisait aucune discrimina­tion sur la base d’opinions politiques.

« Nous ne le faisons pas, point final », a-t-il assuré au cours d’une interview sur CNN, dont des extraits ont été diffusés hier. « Nous ne considéron­s pas les contenus sur la base des opinions politiques ou des idéologies. Nous considéron­s les comporteme­nts ».

Chez Twitter, « nous devons être exempts de tout préjugé, que ce soit dans nos pratiques, nos règlements, la façon dont nous les appliquons et les outils que nous utilisons », a-t-il ajouté.

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PHOTO AFP Le président Donald Trump, ici en point de presse, vendredi, a accusé les médias sociaux de « totalement discrimine­r » les utilisateu­rs ayant des opinions de droite.

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