LA SLACKLINE, UN DÉFI PHYSIQUE ET MENTAL
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Les slackeurs sont de plus en plus nombreux à jouer aux funambules dans les nombreux parcs de la région. Que ce soit pour le défi de l’équilibre ou pour rechercher de nouvelles habiletés sportives ou physiques, la pratique peut transformer l’entraînement de plusieurs façons.
« Ça fait travailler tous les muscles du corps, et ça fait travailler le corps lui-même dans sa proprioception », explique Karine Lequy, entraîneuse pour Slackline Québec.
« Ça aiguise les réflexes du corps, donc c’est très bon pour les sportifs, comme ceux qui font beaucoup de stop-and-go », poursuit-elle.
La posture entière est améliorée par l’exercice qui renforce aussi des muscles stabilisateurs des chevilles.
FAIRE LE VIDE
Pour parvenir physiquement à déambuler sur la sangle, les adeptes doivent cependant mettre leurs aptitudes mentales à l’épreuve. C’est pour cette raison qu’il y a des avantages qui peuvent aider les gens souffrant de troubles neurologiques ou cognitifs.
« On peut aider des gens souffrant d’arthrite ou d’ostéoporose puisque les réflexes proprioceptifs, qui sont affectés dans ces maladies, sont renforcés », explique l’entraîneuse.
Les personnes souffrant aussi d’un trouble du déficit de l’attention (TDA) peuvent aussi travailler leur concentration.
Mme Lequy oeuvre d’ailleurs avec des enfants qui ont un TDA. « Après quelques semaines, ils réalisent ce qu’est le focus et qu’ils peuvent réussir à se concentrer », souligne-t-elle.
EFFETS RAPIDES
Chantale Therrien, également entraîneuse de slackline à son compte, souligne que cette discipline est complémentaire à une multitude de sports.
« Les grimpeurs, pour travailler leur dextérité et leur agilité, travaillaient leur équilibre sur la slackline durant leur pause de grimpe », note-t-elle.
Avis à ceux qui se découragent juste à regarder la sangle : les habiletés peuvent être acquises plus rapidement qu’on croit.
« En le faisant deux ou trois fois par semaine, t’as déjà les bienfaits physiques, de concentration. Juste d’y goûter, en une séance, c’est suffisant pour accrocher les gens. Quelques minutes d’équilibre t’apportent un focus qui te donne envie d’insister », s’enchante Mme Therrien.
« C’est calmant et apaisant. J’étais une personne très anxieuse et angoissée. Pour moi, la slackline a été une façon de désencombrer ma tête, confie-t-elle. C’est fou comment on se sent, après une séance. On a peu de mots, mais un gros sourire. C’est assez puissant pour ça. »