Chanceux dans sa malchance
Le Journal a accompagné un jeune hockeyeur ayant subi plusieurs commotions lors d’une évaluation
Un jeune hockeyeur de 18 ans, qui a déjà quatre commotions cérébrales à son actif, peut se considérer « chanceux dans sa malchance », a constaté Le Journal, en assistant à sa toute première évaluation par des experts d’une clinique spécialisée.
« Je dirais qu’il fait partie du tiers qui récupère bien », affirme la neuropsychologue Katia Sirois, de la clinique Cortex.
MISE EN GARDE
La spécialiste souligne qu’il a « bien géré » ses commotions en respectant les temps de repos recommandés, une réalité de plus en plus répandue parmi les athlètes de la nouvelle génération.
Mme Sirois l’a toutefois mis en garde, en lui indiquant qu’une prochaine commotion pourrait avoir des répercussions plus graves.
Jonathan Lortie a subi sa première commotion cérébrale à l’âge de 11 ans.
Lors de ses deux dernières, subies en 2014 et 2015, il a quitté la glace en ambulance, inconscient, après avoir été victime de vomissements et de convulsions.
LA NATATION OU LE GOLF
« Le problème, c’est qu’on ne sait pas ce que la prochaine [commotion] va faire, dit la neuropsychologue. Souvent, après trois commotions, ce n’est pas rare qu’on voie des séquelles qui restent, que ce soit en ce qui concerne la concentration, les distractions, la fatigue ou le tempérament. »
La neuropsychologue lui a suggéré d’opter pour des sports moins à risque, comme la natation ou le golf.
Mais, à la veille de son camp d’entraînement de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Jonathan a décidé de faire fi de ces conseils. « Si je ne joue plus au hockey, ma vie est plate », confie-t-il.
Le physiothérapeute Bastien Garon a quant à lui évalué son équilibre, sa coordination, la motricité de ses yeux et de son cou. Il en vient à la conclusion que son état général est « bon », mais que les coups répétés à la tête ont eu des répercussions sur ses vertèbres cervicales, qui ne « bougent pas comme celles d’un garçon de son âge ». « Ce n’est pas supposé, pour un gars de son âge, être aussi tendu. Mais, ça se règle », assure-t-il.