Legault n’a jamais participé au défilé
François Legault n’a jamais participé au défilé de la fierté à Montréal en 20 ans de carrière politique, ce qui soulève l’inquiétude des organisateurs.
L’absence remarquée du chef de la CAQ au 34e défilé de la fierté dimanche n’était pas un accident de parcours. « M. Legault n’a jamais eu l’occasion de participer personnellement au défilé de la fierté, a confirmé son porte-parole hier, et il aurait été encore plus mal avisé de changer tout son agenda et de s’y présenter uniquement parce que c’est une année électorale. »
Guillaume Simard-leduc ajoute que « M. Legault et la CAQ soutiennent la communauté LGBTQ ». « Mais nous ne pensons pas que c’est une obligation pour un chef de parti que de participer au défilé », dit-il dans une réponse écrite.
« C’EST TROUBLANT »
Le vice-président de Fierté Montréal, Jean-sébastien Boudreault, reconnaît qu’il n’avait pas noté l’absence du chef caquiste par le passé. Mais cette abstention systématique du meneur dans les sondages l’inquiète.
« C’est décevant, c’est troublant, dit-il. Surtout que, si on se fie aux sondages, il s’enligne pour être notre prochain premier ministre. » Tant Jean Charest, Pauline Marois que Philippe Couillard ont participé à l’événement lors de leur passage à la tête du Québec.
Jean-sébastien Boudreault craint un manque de sensibilité du chef de la CAQ pour les questions LGBTQ. « Ça démontre peut-être une incompréhension de l’importance du festival, de l’importance de Fierté Montréal, croit-il. Ça démontre peut-être, aussi, un manque de sensibilité. La CAQ va devoir être un meilleur allié, surtout s’ils deviennent le prochain gouvernement. »
Et la présence d’un député de la CAQ, Mario Laframboise, ne peut compenser l’absence de François Legault, pour Fierté Montréal. « Tous les autres partis, les chefs étaient là », souligne Jean-sébastien Boudreault.
CRAINTE D’UN RECUL
Par le passé, seul le gouvernement Harper a refusé de prendre part au défilé, affirme le vice-président de Fierté Montréal. « S’il fallait que le gouvernement du Québec arrête de faire des progrès quand on parle des communautés LGBTQ, ce serait dramatique, poursuit Jean-sébastien Boudreault. […] Si le prochain ministre de la Justice ne prend plus à coeur la lutte à l’homophobie, on va avoir un problème. »
« Nous, ça fait 12 ans qu’on existe, ça fait 12 ans qu’on travaille avec les gouvernements, dit M.boudreault. On ne veut pas revenir en arrière. On ne veut pas vivre au Québec ce qu’on a vécu au fédéral avec le Parti conservateur. »
Malgré tout, le vice-président de Fierté Montréal garde espoir. « Nous, on est ouverts à travailler avec eux », dit-il.