Le Journal de Quebec

Les maudits hommes !

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je traverse une période parmi les plus difficiles de ma vie. J’ai 48 ans et je fais partie des filles malchanceu­ses en amour. Mon premier mari m’a laissée après cinq ans, avec un enfant de deux ans à élever seule. J’ai eu par la suite deux unions incluant la famille recomposée et j’ai vite déchanté de l’une comme de l’autre. Je me sentais incapable de partager l’amour que j’avais à donner à mon enfant à ceux des autres.

Ma fille maintenant autonome a quitté le nid et je me sentais enfin libre et prête à aimer de nouveau. Mes recherches sur internet m’ont mise en communicat­ion avec un homme en instance de divorce et à qui j’ai plu tout de suite dès qu’on s’est rencontrés. Je le trouvais bien de mon goût moi aussi.

Le type en question voulait qu’on y aille lentement puisqu’il n’était pas encore complèteme­nt séparé de sa femme. J’étais prête à accepter cette condition aussi longtemps qu’elle durerait, car je sentais que cet homme était celui que j’attendais depuis longtemps. On se rejoignait sur tous les plans et je sentais que la vie avec lui serait à la hauteur de mes attentes.

Pendant ces trois premiers mois de nos fréquentat­ions nous avons eu quelques relations sexuelles, mais l’un comme l’autre nous ne voulions pas trop précipiter les choses, nous avons axé nos rencontres sur les échanges et les discussion­s. Ce qui m’a permis de le connaître à fond pour me rendre compte qu’on était fait pour être ensemble.

Il a fini par quitter sa femme et entreprend­re sa procédure de divorce. Les choses se passant mal puisque sa femme lui faisait la vie dure, je tentais de le soutenir au mieux en n’insistant pas trop pour le voir. Mais il y a deux semaines il m’a envoyé un courriel de rupture dans lequel il disait m’avoir aimée, mais ne pas être capable de s’engager présenteme­nt et préférait que nous rompions pour m’épargner des souffrance­s inutiles. Je lui ai fait savoir que j’étais prête à l’attendre aussi longtemps qu’il voudrait, mais il ne m’a plus répondu. J’ai tellement mal en dedans. Pourquoi est-ce que je me fais toujours prendre à aimer plus que l’autre ? C’est fini l’amour pour moi

Méfiez-vous de faire des affirmatio­ns que vous risquez de ne pas pouvoir tenir. Dites-vous que cet homme a vite réalisé que c’était une très mauvaise chose que de se lancer dans une histoire d’amour alors que sa vie matrimonia­le n’était pas claire du tout. Prenez ça comme un geste de protection à votre endroit. Il vous épargne de devenir un pansement sur la plaie vive de son divorce et vous devriez l’apprécier. Bonne chance pour la suite. Et vous savez, s’il doit être pour vous, il reviendra. Sinon, filez la tête haute vers une autre aventure plus heureuse.

Le cordon, ça se coupe des deux bords

Je voudrais répliquer sur les propos de « Fille ambivalent­e » qui décrivait l’emprise que sa mère, qu’elle qualifiait d’envahissan­te, avait sur elle. Ma fille pensait comme elle à propos de moi et a décidé un jour de couper net le cordon. Ce fut une véritable catastroph­e. Couper le cordon ça signifie qu’on se sent capable de vivre de façon autonome, sans béquilles ni aide aucune.

Ma fille ne l’était pas prête alors que moi je l’étais. Elle me pesait depuis longtemps, mais je n’osais pas, par devoir, le lui faire sentir. Souvent les enfants comme cette fille et la mienne, veulent le beurre et l’argent du beurre, et ça, c’est malheureus­ement impossible. Qu’elle se le dise !

Vous soulevez là un point intéressan­t. Pour voler de ses propres ailes, il faut se prendre en main, accepter de vivre dans une certaine insécurité le temps de trouver sa voie. C’est facile de se dire autonome, mais l’être véritablem­ent, c’est une autre paire de manches. Mère libérée

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