Qui succédera à John Gibbons ?
C’est un secret de Polichinelle que je n’ai jamais été un grand fan de John Gibbons, le gérant des Blue Jays de Toronto.
Si Gibbons est un homme de commerce agréable, moi comme tant d’autres, lui reprochons ses lacunes sur le plan stratégique, tout en reconnaissant qu’il doit travailler avec les outils qu’on lui donne. Il n’a jamais eu à sa disposition des joueurs rapides, des joueurs aptes à déposer l’amorti.
Sans oublier que ce n’est pas lui qui est l’instructeur des frappeurs. C’est Brook Jacoby.
Face aux blessures qui l’ont privé de Troy Tulowitzki depuis plus d’un an, de Josh Donaldson depuis presque une année, d’aaron Sanchez qui n’a lancé que durant 23 matchs au cours des deux dernières saisons et de son meilleur releveur Roberto Osuna, d’abord suspendu puis exilé chez les Astros de Houston, Gibbons s’est débrouillé avec les moyens du bord et les Jays connaissent une de leurs pires campagnes de la dernière décennie.
RECONSTRUCTION
Et, avec la possibilité que les Blue Jays entament le renouvellement de leur formation de 25 joueurs après le début de la saison 2019, Gibbons semble prêt à céder sa place après deux séjours à Toronto.
D’ailleurs, lors d’une récente entrevue, l’ancien receveur qui avait été un premier choix des Mets de New York en 1980 a dit douter vouloir être impliqué dans cette reconstruction.
Les Jays ont une foule de jeunes joueurs qui frappent à la porte des majeures. S’ils semblent solides au champ extérieur avec le vétéran de 29 ans Kevin Pillar, flanqué des jeunes Teoscar Hernandez et Randal Grichuk, les Jays ont un besoin urgent de nouveaux visages à l’avant-champ et au monticule.
VLADIMIR GUERRERO
Après avoir brillé de tous leurs feux aux niveaux A, AA et AAA, Vladimir Guerrero fils brûle d’impatience de s’installer au troisième but à la place de Donaldson, tandis que Lourdes Gurriel et Bo Bichette se veulent des candidats logiques à la succession de Tulo à l’arrêt-court. Cavan Biggio mérite aussi la chance de démontrer qu’il peut remplacer Devon Travis, toujours blessé, au deuxième coussin.
Au premier but, Justin Smoak devrait faire patienter Rowdy Tellez pendant quelques mois avant de lui céder sa place alors qu’il pourrait remplacer Kendrys Morales à titre de frappeur de choix.
Au poste de receveur, Russell Martin a toujours une année à écouler à son lucratif contrat et il se veut le professeur tout désigné pour le jeune Danny Jensen, qui devrait être son adjoint à la place de Luke Maile.
Chez les lanceurs, la situation est plus compliquée.
Sanchez et Marcus Stroman, en pleine santé, se veulent les piliers du personnel des partants. Marco Estrada et Jaime Garcia, s’ils sont toujours avec l’équipe, pourraient être de bons troisième et quatrième avec Sean Reid-foley, 22 ans, tout comme Sam Gaviglio et Ryan Borucki comme candidats pour le poste de cinquième partant et de spécialiste de la longue relève.
Chez les releveurs, Ken Giles doit être considéré comme le stopper, aidé du vétéran Tyler Clippard, de même que Ryan Tepera, Danny Barnes, Jake Petricka et le gaucher Tim Mayza ou encore Garcia.
CARLOS BELTRAN ?
Tout cela est bien beau sur papier, mais qui prendra la relève de Gibbons ?
Je vais possiblement vous surprendre, mais je verrais bien Carlos Beltran à ce poste. Il n’a que 41 ans et n’a pas d’expérience comme gérant, mais c’est un ancien voltigeur qui a passé 20 ans dans les majeures et qui a participé à 15 séries d’après-saisons. Et de plus, il est bilingue et il pourra communiquer, sans interprète avec les jeunes Guerrero et Hernandez.
Soulignons que cette saison, des gérants sans expérience se sont assez bien débrouillés. Comme ce fut le cas de Gene Kapler, avec les Phillies de Philadelphie.
Somme toute, tout pourrait être en place pour que le prochain camp des Jays soit des plus intéressants.