Campagne de sensibilisation contre les « sextos »
Préoccupé par le partage de photos sexuellement explicites entre élèves, le réseau des écoles privées mettra en branle une campagne de sensibilisation sur les « sextos » au cours des prochaines semaines.
« C’est important pour nous d’outiller nos écoles en termes de prévention, de formation et d’intervention dans des cas de sextos ou de partage de pornographie juvénile. C’est un problème qui est de plus en plus présent dans les écoles secondaires », affirme David Bowles, président de la Fédération des établissements d’enseignement privés.
SÉMINAIRE DES PÈRES MARISTES
Cette initiative survient dans la foulée de l’incident survenu au Séminaire des Pères Maristes, à Québec, qui a fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers mois.
En mai, six adolescents de 12 et 13 ans ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir partagé des photos à caractère sexuel de trois adolescentes qui fréquentaient la même école privée.
Puisqu’aucune accusation n’a encore été portée dans cette affaire, la direction de l’école avait d’abord décidé de réintégrer les présumés agresseurs à la rentrée, avant de faire volte-face.
PAS UN CAS ISOLÉ
Dans le réseau privé, la volonté de sensibiliser les élèves, le personnel scolaire et les parents aux dangers des « sextos » était déjà bien présente avant cet incident, qui n’est d’ailleurs pas un cas isolé, précise M. Bowles.
« Ça fait déjà quelques années que nos écoles vivent des situations » en lien avec le partage de photos explicites de mineurs, affirme M. Bowles, qui précise que le phénomène est en hausse depuis cinq ans.
Or, il s’agit de situations complexes à gérer puisque le partage sans consentement de photos sexuellement explicites de mineurs est considéré comme du partage de pornographie juvénile, selon la loi. « Il y a tout un cadre légal qu’on doit apprendre à connaître et du travail à faire avec les corps policiers », souligne M. Bowles.
OUTILS
La Fédération souhaite notamment produire des outils destinés aux directions d’école, afin de les conseiller sur comment intervenir dans ce genre de situation.
Cette campagne de sensibilisation en branle dans les écoles privées a reçu l’appui financier du ministère de l’éducation, qui allongera 160 000 $ pour financer ce projet.