UBER coûte cher aux contribuables
Une facture de 314 millions de dollars. Voilà le montant de nos impôts et taxes que le gouvernement Couillard a décidé de consacrer jusqu’à présent pour aider l’industrie du taxi à survivre à l’envahisseur UBER.
C’est le monde à l’envers dans le taxi québécois.
Un beau matin, une multinationale du covoiturage commercial décide de s’implanter au Québec. Le gouvernement lui permet de poursuivre ses activités dans le cadre d’un projet-pilote. Ça déstabilise complètement l’industrie locale du taxi. La valeur des permis chute dramatiquement. Et c’est le bon peuple qui, par l’entremise de ses impôts et taxes, ramasse la facture des « dommages » causés par l’implantation de la multinationale.
Convenons que c’est absurde ! C’est nous qui assumons les conséquences financières de l’implantation de la multinationale UBER au Québec.
La facture de 314 M$ se répartit comme suit : une somme de 250 M$ est utilisée pour les titulaires de permis de propriétaire de taxi afin d’en compenser la perte de valeur survenue à la suite de l’implantation D’UBER ; une aide additionnelle de 20 M$ à titre de bonification temporaire du crédit d’impôt accessible aux détenteurs de permis de chauffeur de taxi ; et un montant de 40 M$ pour favoriser la modernisation de l’industrie locale de taxi.
MONTANT IRRÉCUPÉRABLE
Est-ce que le gouvernement du Québec a des chances de récupérer cette dépense imprévue de 314 millions ? Absolument pas !
Pour récupérer cette somme immense, il faudrait que l’implantation D’UBER et la modernisation des taxis québécois réussissent à générer des milliards de revenus supplémentaires par rapport au volume d’affaires actuel.
L’industrie québécoise du taxi réalise un volume d’affaires brut d’environ 570 M$ par année.
Une fois les dépenses soustraites, les profits dans cette industrie sont relativement minces. Et comme les chauffeurs de taxi gagnent de faibles revenus, ils paient forcément peu d’impôts. Heureusement pour eux !
Pour commencer à « rentrer » dans son argent et couvrir partiellement les 314 M$ qu’il a dépensés jusqu’à présent pour permettre à l’industrie locale du taxi de survivre à UBER, Québec devra s’en remettre principalement aux revenus additionnels de TVQ que généreront UBER et la modernisation.
Mais soyons toutefois réalistes. Pour récupérer, mettons, 100 millions de dollars en TVQ additionnelles à même l’industrie québécoise du taxi, il faudrait que les usagers du taxi dépensent 1 milliard $ de plus que ce qu’ils dépensent habituellement pour se déplacer en taxi.
Imaginez le défi que ça représente pour le gouvernement d’essayer de récupérer les 314 millions de dollars qu’il vient d’investir dans l’industrie du taxi.
LA SURVIE
Il reste à souhaiter que cette dépense gouvernementale permette à tout le moins à nos titulaires de permis de taxi de survivre après avoir perdu une portion de leur marché aux mains de la multinationale UBER.
Parole d’andré Fortin, ministre des Transports : « À l’ère de la Politique de mobilité durable, nous avons la ferme volonté d’accompagner l’industrie du taxi dans sa transformation et de soutenir sa modernisation. »
Je lui rappelle que cette modernisation aurait pu se faire sans UBER !