Le Journal de Quebec

Ottawa ne veut pas être actionnair­e du REM

La BIC a préféré consentir un prêt de 1,5 milliard $

- PHILIPPE ORFALI

La nouvelle Banque de l’infrastruc­ture du Canada (BIC) n’a pas voulu devenir actionnair­e du Réseau express métropolit­ain (REM), préférant plutôt consentir un prêt de 1,28 milliard $ sur 15 ans au train de la Caisse de dépôt et placement.

Après des mois de pourparler­s avec la Caisse, la BIC est prête à faire son tout premier investisse­ment. Mais celui-ci prendra la forme d’un prêt plutôt que celle d’une prise de participat­ion, comme ce que souhaitaie­nt la Caisse et Québec. Cette formule n’avait jamais été évoquée auparavant.

Cela signifie que la participat­ion de la Caisse dans le projet du REM sera d’approximat­ivement 70 %, et celle du gouverneme­nt du Québec, de 30 %.

La Caisse devra donc rembourser cette somme d’ici 15 ans, moyennant des taux d’intérêt allant de 1 % à 3 %.

En entrevue au Journal, le président et chef de la direction de la BIC, Pierre Lavallée, a préféré ne pas donner de précisions sur les motifs de sa décision.

Un porte-parole du REM, Jean-vincent Lacroix, précise que cela ne « change rien » à la réalisatio­n du projet. « Le rendement sur l’équité demeure inchangé, à 3,7 % pour le gouverneme­nt du Québec et 8 %-9 % pour CDPQ Infra », précise-t-il.

JAMAIS INTÉRESSÉ ?

En coulisse, à Québec, on explique que l’organisati­on torontoise n’aurait « jamais » été intéressée par une prise de participat­ion dans ce projet de la Caisse de dépôt, comme le proposait celle-ci. « C’est le mieux qu’ils ont trouvé » comme formule pour appuyer financière­ment ce projet, a-t-on avancé.

Le premier ministre Justin Trudeau avait confirmé pour la première fois en juin 2017 qu’ottawa participer­ait au projet. À l’époque, il avait précisé que si la BIC décidait de ne pas financer le projet, Ottawa subvention­nerait celui-ci à même un programme fédéral de subvention. La somme promise pourra être consacrée à d’autres projets québécois d’infrastruc­tures, a précisé hier le bureau du ministre des Infrastruc­tures, François-philippe Champagne.

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