Ottawa ne veut pas être actionnaire du REM
La BIC a préféré consentir un prêt de 1,5 milliard $
La nouvelle Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) n’a pas voulu devenir actionnaire du Réseau express métropolitain (REM), préférant plutôt consentir un prêt de 1,28 milliard $ sur 15 ans au train de la Caisse de dépôt et placement.
Après des mois de pourparlers avec la Caisse, la BIC est prête à faire son tout premier investissement. Mais celui-ci prendra la forme d’un prêt plutôt que celle d’une prise de participation, comme ce que souhaitaient la Caisse et Québec. Cette formule n’avait jamais été évoquée auparavant.
Cela signifie que la participation de la Caisse dans le projet du REM sera d’approximativement 70 %, et celle du gouvernement du Québec, de 30 %.
La Caisse devra donc rembourser cette somme d’ici 15 ans, moyennant des taux d’intérêt allant de 1 % à 3 %.
En entrevue au Journal, le président et chef de la direction de la BIC, Pierre Lavallée, a préféré ne pas donner de précisions sur les motifs de sa décision.
Un porte-parole du REM, Jean-vincent Lacroix, précise que cela ne « change rien » à la réalisation du projet. « Le rendement sur l’équité demeure inchangé, à 3,7 % pour le gouvernement du Québec et 8 %-9 % pour CDPQ Infra », précise-t-il.
JAMAIS INTÉRESSÉ ?
En coulisse, à Québec, on explique que l’organisation torontoise n’aurait « jamais » été intéressée par une prise de participation dans ce projet de la Caisse de dépôt, comme le proposait celle-ci. « C’est le mieux qu’ils ont trouvé » comme formule pour appuyer financièrement ce projet, a-t-on avancé.
Le premier ministre Justin Trudeau avait confirmé pour la première fois en juin 2017 qu’ottawa participerait au projet. À l’époque, il avait précisé que si la BIC décidait de ne pas financer le projet, Ottawa subventionnerait celui-ci à même un programme fédéral de subvention. La somme promise pourra être consacrée à d’autres projets québécois d’infrastructures, a précisé hier le bureau du ministre des Infrastructures, François-philippe Champagne.