Le Journal de Quebec

Un nouveau casse-tête pour les propriétai­res de condos

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Les syndicats de copropriét­és doivent désormais tenir un registre des améliorati­ons apportées aux parties privatives de leurs immeubles. Gros problèmes en vue.

Les nouvelles règles vont entraîner tout un lot de surprises pour les syndicats et gestionnai­res d’immeubles de condos. Elles prévoient notamment que le syndicat doit tenir un registre des améliorati­ons apportées aux parties privatives.

Vous avez bien lu : dès qu’un copropriét­aire rénove ou améliore son espace privé (ou son unité), le syndicat doit en connaître les détails, soit la nature et la valeur des travaux.

La vaste majorité des syndicats (plus de 80 %, selon certaines sources) ne disposent pas d’un tel registre. Pourtant, la plupart des déclaratio­ns d’immeubles en copropriét­é prévoient déjà qu’un copropriét­aire qui rénove son unité doit en avertir son syndicat.

RÈGLEMENT

Le nouveau règlement ne doit pas juste intéresser les experts : tous les propriétai­res de copropriét­és devraient le connaître, car il influera sur la valeur de votre unité à la revente ainsi que sur la couverture d’assurance de l’immeuble et de l’unité (donc, son coût).

Car la nouvelle règle précise qu’à défaut d’un tel registre, c’est la valeur de l’unité au moment de la livraison de l’immeuble qui est reconnue. Si vous avez remplacé les armoires de mélamine pour du thermoplas­tique, le comptoir de stratifié pour du granite, ou changé les planchers pour du bois exotique, la valeur de ces travaux ne sera pas reconnue en cas de sinistre ou, peut-être, de revente. Même si vos améliorati­ons ont coûté 100 000 $.

EN CAS DE SINISTRE

Admettons qu’un dégât d’eau survient dans votre immeuble et qu’il faille rénover votre condo, en tout ou en partie. Quelle est sa valeur avant sinistre ? Sans registre, l’assureur ne tiendra compte que de celle des finis originaux… à la constructi­on de l’immeuble.

Le syndicat de copropriét­é a donc désormais l’obligation de définir exactement la valeur d’un appartemen­t standard d’origine, ainsi que les améliorati­ons apportées au fil des ans. Ça peut se compliquer si les copropriét­aires ou leur syndicat n’ont conservé aucun document ou facture. Ou si un promoteur a converti en condos un ancien bâtiment industriel, mais les a livrés sans les finis. Si ces condos sont revendus, l’acheteur n’a aucune idée de la valeur originale et de celle des améliorati­ons apportées à son unité. En cas de sinistre, l’opinion des experts en sinistre du syndicat et celui des copropriét­aires pourraient diverger grandement. Qui aura raison ?

Le problème est particuliè­rement grave dans les immeubles de deux à huit

copropriét­és, où les gestionnai­res sont souvent bénévoles et où les documents sont mal conservés.

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