Le Journal de Quebec

« Les rockeurs étaient des idiots »

En entrevue, Gene Simmons parle de son aversion pour la drogue et l’alcool

- CÉDRIC BÉLANGER

À l’image de son personnage de scène au sein de Kiss, Gene Simmons n’a pas la langue dans sa poche. Dans une généreuse entrevue accordée au Journal, le bassiste qui fêtera ses 69 ans en chantant à Saint-joseph-deBeauce, samedi soir, a parlé de tout… sauf de la tournée mondiale de trois ans que le légendaire groupe doit entreprend­re en 2019.

« Pas de commentair­e », a sèchement répondu Simmons, joint à sa résidence de Los Angeles, quand on lui a demandé plus de détails sur ce périple qui marquerait, selon la rumeur, le chant du cygne de Kiss.

Ce fut le seul moment où Gene Simmons s’est tu. Pour le reste, c’était bar ouvert. Les débuts de Kiss, son aversion pour la drogue et l’alcool, l’état actuel de l’industrie de la musique : tout y est passé.

Peu porté sur la fausse modestie, Simmons a amorcé la discussion en rappelant que Kiss est le groupe nord-américain ayant remporté le plus de disques d’or de l’histoire de la musique. Un fait d’armes auquel il a contribué en prenant en main tout l’aspect commercial de la formation à une époque où les musiciens étaient peu portés à surveiller leurs finances.

« Les rockeurs étaient des idiots. Il y en a tellement qui sont tombés dans la drogue et n’ont plus un sou. Maintenant, même les rappeurs, qui ne sont pas les gens les plus éduqués, ont compris que la musique, ce n’est pas seulement de l’art, mais aussi un business. »

NON À LA DROGUE

Simmons n’est pas tombé dans le même piège. De toute façon, il s’est toujours tenu loin de la drogue et l’alcool, même à l’époque où les occasions de faire la fête étaient nombreuses pour les musiciens durant les années 1970. « Je n’aime pas le goût. J’en avais parlé en entrevue, le mot s’était passé et personne ne m’en offrait », répond-il quand on lui demande s’il était difficile de résister à la tentation.

Si son collègue Paul Stanley partageait cette sagesse, ce n’était pas le cas d’ace Frehley et Peter Criss, deux des membres fondateurs qui ne sont plus avec le groupe depuis belle lurette.

« Trois fois, on leur a demandé de partir. Trois fois. C’est beaucoup. Quand tu fais le party, tu n’arrives pas à l’heure, tu ne fais pas ton travail correcteme­nt. Si tu joues au soccer, que je te fais une passe et tu ne marques pas le but, toute l’équipe perd parce que tu es gelé », explique Simmons.

LES FOO FIGHTERS, LES DERNIERS VRAIS

Le musicien né en Israël s’estime chanceux d’avoir vécu la belle époque du rock and roll, avant qu’internet ne vienne brouiller les cartes. « Ça tue les nouveaux bands », dit-il en parlant de la quasi-gratuité de la musique en ligne.

Ça le désole, d’autant plus que la musique rock, qui demeure son pain et son beurre, disparaît lentement du paysage musical. « Le dernier groupe rock qui en valait la peine, c’était les Foo Fighters. Et c’est un vieux groupe. »

« C’est dommage, conclut-il, parce qu’il y a énormément de talent chez les jeunes artistes, mais ils n’ont aucune chance. »

« Quand tu fais le party, tu n’arrives pas à l’heure, tu ne fais pas ton travail correcteme­nt. » – Gene Simmons

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PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI Pilier de la formation Kiss, Gene Simmons fêtera son 69e anniversai­re de naissance en chantant à Saint-joseph-de-beauce.

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