Accusé d’avoir couvert un cardinal, le pape refuse de commenter
VATICAN | (AFP) Le pape François, accusé d’avoir sciemment couvert durant cinq ans le célèbre cardinal américain Theodore Mccarrick soupçonné d’agressions sexuelles, a refusé de commenter les allégations d’un prélat conservateur italien qui faisaient hier les manchettes internationales.
Un ex-ambassadeur du Vatican à Washington, l’archevêque conservateur Carlo Maria Vigano, l’accuse dans un texte de 11 pages d’avoir sciemment ignoré durant son pontificat tous les signalements sur les agissements du cardinal américain présenté comme un prédateur sexuel notoire jetant son dévolu sur de jeunes séminaristes et prêtres.
« Je ne dirai pas un mot là-dessus. Je pense que le communiqué parle de luimême », a balayé le souverain pontife, interrogé dimanche soir par des journalistes dans l’avion qui le ramenait à Rome.
COMPLOT ?
Cette attaque frontale contre le pape a réveillé hier l’hypothèse d’un nouveau complot des ultra-conservateurs, selon certains observateurs.
« Pas d’erreur : ceci est une attaque coordonnée visant le pape François », juge par exemple une tribune publiée sur le site du National Catholic Reporter, un hebdomadaire américain progressiste.
« Un putsch est en branle et si les évêques américains ne défendent pas en bloc le Saint-père dans les vingt-quatre prochaines heures, nous glisserons vers un schisme aux États-unis », s’alarme l’éditorialiste Michael Sean Winters. « Les ennemis de François ont déclaré la guerre », analyse-t-il.
MENTEUR
En Italie, le site spécialisé Il Sismografo, qui réalise une revue de presse mondiale sur l’actualité de l’église, est sorti de ses gonds. « L’opération a été montée » par l’ex-ambassadeur du Vatican à Washington Carlo Maria Vigano, « un personnage obscur, menteur, ambitieux et intrigant », assène-t-il.
La violente attaque est en tout cas tombée à point nommé, en pleine visite déjà très acrobatique du pape François en Irlande, pays meurtri dans le passé par des abus du clergé et d’institutions religieuses.