Le Journal de Quebec

L’université Laval serre la vis

Les jeux à connotatio­n sexuelle sont en baisse, mais encore présents

- DAPHNÉE DION-VIENS

En ce jour de rentrée universita­ire, la direction de l’université Laval et les associatio­ns étudiantes serrent la vis alors qu’encore 10 % des étudiants ont rapporté l’an dernier que leurs activités d’initiation comportaie­nt des gestes ou jeux à connotatio­n sexuelle.

En 2013, cette proportion était plutôt de 22 %, selon un sondage réalisé auprès des nouveaux étudiants. La direction se réjouit de cette « baisse drastique » et assure que tout est mis en oeuvre afin que les initiation­s se déroulent de façon respectueu­se.

Certains jeux fréquents il y a deux ans – comme déplacer une « balloune » en équipe de deux sans se servir de ses mains – ne sont plus acceptés aujourd’hui, explique-t-on.

Malgré les nombreux efforts déployés au cours des dernières années, il reste encore du travail à faire, admet la direction, puisque les jeux à connotatio­n sexuelle ne sont pas encore complèteme­nt disparus des initiation­s.

Or, ce constat repose sur des perception­s qui peuvent varier d’une personne à l’autre, souligne Robert Beauregard, vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes.

« Il faut vraiment se demander si quelqu’un peut être mal à l’aise de faire ça. Si c’est malaisant pour quelqu’un, ce n’est pas une bonne idée de le faire », affirme-t-il.

Les initiation­s ont évolué au même rythme que la société, si bien qu’il n’est plus question aujourd’hui de « faire peur au monde » ou de placer les étudiants dans des situations embarrassa­ntes, assure le vice-recteur.

TWISTER BANNI DES INITIATION­S

Dans les rangs des associatio­ns étudiantes, qui sont responsabl­es des initiation­s, certaines ne prennent aucun risque. À l’associatio­n des étudiants en ergothérap­ie, on a décidé d’écarter des initiation­s le jeu Twister (qui peut favoriser les rapprochem­ents physiques) « de façon préventive », explique le président du comité organisate­ur, Arnaud Béland.

« On a choisi toutes les activités en se demandant si ce jeu-là peut déraper. Si la réponse est oui, on ne le fait pas », explique-t-il.

Sur le campus, la planificat­ion des activités d’initiation se met en branle dès le mois d’avril. Les associatio­ns étudiantes soumettent leur plan détaillé à un comité qui doit l’approuver.

Un suivi serré est fait par la suite pour savoir si le plan présenté est suivi comme prévu lors de la rentrée. Les organisate­urs des activités doivent aussi respecter un code de conduite bien défini.

FORMATION OBLIGATOIR­E

Depuis l’an dernier, une formation sur les violences sexuelles et la consommati­on d’alcool est prévue pour les étudiants qui organisent les activités d’initiation ; elle est devenue obligatoir­e cette année. La grande majorité des « intégrateu­rs » l’ont suivie, indique la direction.

Pour prévenir les débordemen­ts lors des soirées qui se déroulent à l’extérieur du campus, les organisate­urs doivent s’assurer de la présence de personnes sobres et planifier des mesures de raccompagn­ement pour ceux qui ne sont pas en état de conduire.

L’université Laval encourage à signaler tout comporteme­nt irrespectu­eux ou activité inappropri­ée.

« On ne peut pas garantir qu’il ne se passera rien, mais on est bien équipé pour faire face à toutes les situations », affirme M. Beauregard.

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PHOTO DAPHNÉE DION-VIENS Des représenta­nts des associatio­ns étudiantes de l’université Laval de même que le vice-recteur Robert Beauregard (à l’arrière, deuxième à partir de la gauche) et le directeur des services aux étudiants Denis Bussières (rangée de derrière, à droite).

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