Le Journal de Quebec

Certains inspecteur­s sont complèteme­nt débordés

- GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | Les enquêteurs indépendan­ts en matière de harcèlemen­t engagés par le fédéral sont débordés, à tel point que le gouverneme­nt songe à embaucher plus d’entreprise­s privées pour répondre à la demande.

« En 20 ans de carrière, je n’ai jamais vu cela, laisse tomber la consultant­e Margaret Michaels. Je n’ai jamais été aussi occupée. Les gens tolèrent de moins en moins les comporteme­nts inappropri­és. »

Depuis des années, le fédéral a sélectionn­é environ 20 firmes pour régler ses cas de harcèlemen­t. Mais la hausse soudaine du nombre d’enquêtes dans la fonction publique, au cours des derniers mois, force Ottawa à allonger sa liste de consultant­s qualifiés.

« Un plus grand nombre de firmes présélecti­onnées permettrai­t d’améliorer l’accès aux services d’enquêteurs pour les ministères », soutient une porte-parole du départemen­t, responsabl­e de signer ces contrats au nom de l’ensemble du gouverneme­nt canadien, Michèle Larose.

TROP DE TRAVAIL

Cumulant près de 20 ans d’expérience dans les enquêtes pour harcèlemen­t, Carol Paschal admet être incapable de tenir le rythme, particuliè­rement depuis le début de l’année.

« J’ai dû refuser une douzaine d’enquêtes du fédéral depuis le début de l’été. J’ai tout simplement trop de travail », confie-t-elle.

Six autres firmes faisant affaire avec la fonction publique fédérale ont confirmé au Journal avoir observé eux aussi la même tendance.

Un patron chez Commission­naires Ottawa, Paul Guindon, soutient que le privé est de plus en plus sollicité, puisqu’il « remplit un vide ».

« Il y a plus de demandes et le fédéral manque d’expertise à l’interne », explique-t-il.

Les victimes ont aussi de plus en plus tendance à exiger le traitement de leur dossier à l’externe, car ils ont « l’impression que le processus est plus transparen­t », ajoute Mme Paschal.

« Les employés n’ont pas toujours confiance dans leur ministère. Mais ce n’est pas toujours justifié. Ce n’est pas toujours une perception qui est juste », croit-elle, rappelant que le recours au privé a un coût.

« C’est dispendieu­x pour le gouverneme­nt. Ça, c’est l’autre côté de la médaille », dit-elle.

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