Duterte au mémorial de la Shoah après s’être comparé à Hitler
Le président philippin ne perd pas de temps pour soulever l’indignation en Israël
JÉRUSALEM | (AFP) Le président philippin Rodrigo Duterte qui s’était comparé à Hitler avant de présenter ses excuses s’est recueilli hier au mémorial de la Shoah à Jérusalem après une rencontre avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
« Plus jamais ça. Le monde puisse-t-il retenir les leçons de cette période d’horreur et d’obscurantisme de l’histoire humaine », a écrit M. Duterte dans le livre d’honneur de Yad Vashem, haut lieu du souvenir dédié aux six millions de juifs exterminés pendant l’holocauste et passage obligé pour tout dignitaire étranger en visite en Israël.
L’opposition israélienne et les défenseurs des droits de l’homme se sont particulièrement émus de la visite en ce lieu éminemment solennel de M. Duterte, auteur juste avant son départ de propos controversés sur le viol et chantre des exécutions extrajudiciaires.
INDIGNATION MONDIALE
Ils ne se sont pas privés de ressortir les déclarations faites par M. Duterte en septembre 2016, trois mois après son investiture, en réponse aux critiques contre ses méthodes sanglantes pour combattre la criminalité et le trafic de drogue.
« Hitler a massacré trois millions de juifs. Bon, il y a trois millions de drogués [aux Philippines]. Je serais heureux de les massacrer », avait-il dit, minimisant le nombre de juifs assassinés par les nazis.
Ces mots avaient suscité une profonde indignation internationale. M. Duterte avait présenté ses excuses et s’était ren- du dans une synagogue quelques jours plus tard.
« Je n’arrive pas à imaginer un pays obéissant à un fou. Je n’arrive pas à comprendre qu’un être humain puisse massacrer des vieux, des femmes, des hommes, des enfants, des mères », a dit M. Duterte hier dans la salle des noms de Yad Vashem.
SON « BON AMI » TRUMP
Après son arrivée en Israël dimanche soir, M. Duterte était revenu sur une autre sortie sulfureuse de 2016 et avait présenté ses excuses à l’ex-président américain Barack Obama pour l’avoir traité de « fils de pute ».
M. Duterte réagissait alors aux critiques répétées des États-unis envers sa guerre contre la drogue, qui a fait des milliers de morts.
Mais le chef de l’état philippin a expliqué hier que les relations avec Washington s’étaient améliorées depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qu’il a qualifié de « bon ami » avec lequel il est sur « la même longueur d’onde ».