Le Journal de Quebec

Les baisses d’impôts payées de nos poches

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Après ses deux premières années d’austérité budgétaire, le gouverneme­nt Couillard a multiplié les cadeaux fiscaux, notamment lors de ses deux derniers budgets. Et en cette campagne électorale, la troupe de Philippe Couillard en profite pour se vanter d’avoir baissé notre fardeau fiscal de 3 milliards $ sur une pleine année, depuis 2014.

Remettons les pendules à l’heure. Il faut savoir que cette « baisse » du fardeau fiscal des particulie­rs de 3 milliards que nous obtenons en 2018 ne représente même pas 20 % du supplément de revenus fiscaux que le gouverneme­nt du Québec encaissera cette année, comparativ­ement à 2013.

Par rapport au dernier exercice financier 2013-14 du gouverneme­nt Marois, nous allons verser cette année (2018-19) dans les coffres de Québec quelque 12,3 milliards $ de plus en impôts, taxes, droits, permis et autres revenus fiscaux. Ce supplément de revenus fiscaux tient compte des cadeaux obtenus, soit l’abolition de la taxe santé, la réduction du premier palier d’imposition de 16 à 15 %, les bonificati­ons fiscales pour les familles, les aînés, etc.

Force est de constater que le gouverneme­nt Couillard ne nous « rembourse » finalement qu’une modeste portion du supplément d’impôts et de taxes qu’il nous soutire avec la croissance économique, l’augmentati­on des salaires, etc.

REVENU DISPONIBLE

De toutes les provinces, c’est le Québec qui arrive à la queue au chapitre du revenu disponible par habitant, c’est-à-dire du revenu qui reste dans nos poches après les impôts, cotisation­s salariales, etc.

En 2016, le revenu disponible au Québec s’élevait à 27 723 $.

En 2017, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a prévu que le revenu disponible atteindrai­t quelque 28 817 $.

Et pour cette année 2018, il prévoit 29 761 $, soit 2048 $ de plus en deux ans.

Il s’agit certes d’une intéressan­te hausse du revenu disponible. Malgré cela, toutefois, notre revenu disponible de 2018 reste nettement inférieur au revenu disponible des Ontariens, lequel s’élevait à 32 093 $ en… 2016.

Notons que le Québec compte sur un « coût de la vie » inférieur à l’ontario pour réduire les conséquenc­es d’un tel écart du revenu disponible avec l’ontario.

L’ÉCART FISCAL

Au chapitre de l’impôt sur le revenu imposable (après crédits personnels de base, abattement fiscal), il faut noter que l’écart entre l’ontario et le Québec s’est un peu rétréci depuis 2013. Parenthèse : Québec est socialemen­t plus généreux que l’ontario.

Cela dit, en 2017, le contribuab­le québécois payait 3191 $ d’impôts combinés (fédéral, provincial) sur un revenu imposable de 25 000 $, soit 437 $ de plus qu’un Ontarien. En 2013, l’écart était de 637 $.

Pour un revenu imposable de 55 000 $, le Québécois versait en 2017 autour 12 480 $ d’impôts, soit 2687 $ de plus que l’ontarien (9793 $). L’écart a été réduit de 290 $ en 4 ans.

À 80 000 $ de revenu imposable, la facture d’impôts du Québécois s’élevait l’an passé à 21 759 $, soit 4449 $ de plus que l’ontarien (17 310 $). Réduction de l’écart : 135 $.

Mais à 150 000 $, le « riche » québécois voit sa facture d’impôts passer à 53 995 $, soit 7130 $ de plus que l’ontarien. Oups ! L’écart avec l’ontario s’est agrandi…

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