Les aînés de plus en plus endettés
Le nombre de faillites est en forte progression chez les personnes âgées de 65 ans et plus
La situation financière des aînés au Québec n’est pas rose, alors que le nombre de faillites a fait un bond de 20 % depuis cinq ans chez les 65 ans et plus.
« Si tout le monde rêve d’une vieillesse à l’abri des soucis financiers, ce n’est pas la réalité de chacun », affirme Eve-lyne Couturier, chercheuse à l’institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) dans un rapport publié en 2018.
Le taux d’endettement chez les personnes âgées est sans cesse en augmentation, déplore Donald Tremblay, président de l’association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP).
« Ce n’est pas rose, surtout pour les personnes qui vivent uniquement des prestations des régimes publics », dit-il.
Danis Prud’homme, directeur général du Réseau FADOQ, observe aussi une détérioration de la qualité de vie chez les aînés au Québec.
« Quand on fouille les raisons pour lesquelles ils se sont endettés, ce n’est pas pour se payer des vacances au soleil. C’est parce qu’il y a de plus en plus de choses à payer. Les dépenses augmentent. L’état se désengage, donc, les gens ont à payer de plus en plus lorsqu’ils ont des problèmes de santé », témoigne-t-il.
« La liste d’attente dans un CHSLD peut aller au-delà d’un an. Entre-temps, il faut que les gens paient pour les services dont ils ont besoin. »
REPOUSSER L’ÂGE DE LA RETRAITE
Repousser l’âge de la retraite ne réglera pas la précarité financière des personnes aînées, affirme L’AQRP qui fait partie d’une coalition sans précédent qui regroupe 700 000 aînés déterminés à se faire entendre durant la campagne électorale.
« C’est bien beau de vouloir augmenter ses revenus, mais si on n’a pas la santé ou que les conditions du marché du travail ne nous permettent plus de travailler, on fait quoi ? », a ajouté M. Tremblay.
Continuer à travailler au-delà de 65 ans devrait rester un choix et non une obligation, estime-t-il. Compte tenu du vieillissement de la population du Québec, il est primordial, selon la coalition, de placer les aînés au coeur des priorités du gouvernement. C’est pourquoi ils ont établi une liste de 16 revendications comprenant une bonification du crédit d’impôt pour les frais médicaux.