Des espoirs en quête de soutien
Le cyclisme nord-américain vit une période plus difficile ; quelques équipes menacées
À quelques jours des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, un bon nombre d’espoirs canadiens cherchent activement du soutien afin de poursuivre leur carrière puisque plusieurs équipes nord-américaines vont cesser leurs activités en 2019.
En quittant le peloton élite québécois, les meilleurs athlètes d’ici ont besoin du tremplin que représentent des formations comme Silber, Unitedhealthcare ou Jelly Belly, toutes menacées de disparaître. Or, des douzaines de jeunes cyclistes professionnels se retrouvent dans une position précaire et certains songent à la retraite faute de soutien pour l’an prochain.
Pour se frotter aux meilleurs au monde et accéder au World Tour comme Hugo Houle et Antoine Duchesne, les étoiles montantes ont besoin d’un minimum d’encadrement.
« Le problème reste toujours les commanditaires. Le vélo se porte bien. Les gens achètent des fat bikes, des gravel bikes. En même temps, lorsque j’ai commencé, plusieurs structures n’existaient pas, et j’aurais pu arrêter à chaque année. Les meilleurs vont encore ressortir du lot », affirme le vieux loup Bruno Langlois, qui en sera à sa 8e présence au Grand Prix de Québec en neuf éditions depuis la création de l’épreuve en 2010. Le vétéran de 39 ans affiche toujours une forme exemplaire après une autre excellente saison et une récente victoire d’étape au Tour de La Guadeloupe.
PÉRIODE SOMBRE
Les plus jeunes sont très conscients de la dure réalité actuelle.
« Il y a un creux dans le cyclisme. Je suis chanceux, je ne suis pas dans la misère du tout. Plusieurs autres méritent une chance et j’en connais qui vont peut-être arrêter le vélo, parce qu’il n’y a pas de place pour courir. Avant 25 ans, tu vis ton rêve et tu peux aller à l’école en même temps. Après, tu ne veux pas être payé 2500 $ par année », ajoute Pier-andré Côté, 21 ans, de Saint-henri.
Après deux belles victoires d’étape au dernier Tour de Beauce et un séjour récent en altitude dans l’utah et le Colorado, l’étudiant en actuariat est fort motivé à l’approche de sa seconde participation aux Grands Prix cyclistes, puisqu’il vient de signer avec l’équipe américaine Rally pour 2019.
LE FINANCEMENT
Au Canada et aux États-unis, le calendrier de courses UCI est également moins étoffé avec la fin des épreuves en Alberta et à Philadelphie par exemple.
« Avec une équipe de 14 gars, on fait moins de courses. Tu ne peux pas arriver pour performer dans un tour de sept jours avec six jours de compétition seulement dans les jambes dans toute ta saison », précise Côté, qui devrait être au Championnat du monde en Autriche à la fin septembre.
« C’est un problème de financement. Le Canadien de Montréal, le nom ne change pas pendant 100 ans. La Banesto de Miguel Indurain, personne ne se rappelle que c’est Movistar aujourd’hui. Les équipes n’ont pas accès à la vente de billets ou aux revenus de télévision. Ça dépend de gens comme moi qui sont passionnés du sport », mentionne le richissime homme d’affaires canadien Sylvan Adams, copropriétaire de l’équipe Israël Cycling Academy, la formation de Guillaume Boivin invitée par l’organisateur des Grands Prix cyclistes. Les cyclistes professionnels arriveront à l’aéroport Jean-lesage à 15 h aujourd’hui en prévision du Grand Prix de Québec prévu ce vendredi.