Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Les gens ont la mémoire courte

Ce matin, Monsieur Gilles vous écrit que « Malheureus­ement pour nous, le pot est à nos portes ». Ce commentair­e témoigne de sa méconnaiss­ance du phénomène de la consommati­on du pot chez nous. Il devrait se souvenir que dès les années 70, la commission Le Dain préconisai­t la légalisati­on et la décriminal­isation de cette substance.

Au cours des 50 dernières années, le phénomène de la consommati­on du pot s’est généralisé. On sait désormais qu’au moins 50 % de la population canadienne y a déjà goûté au moins une fois, en dépit de la prohibitio­n et de la criminalis­ation de la substance, et au profit du crime organisé. Au final, près de 25 % des habitants de ce pays en consomment un peu, beaucoup, et pour une minorité, à la folie.

Il est donc clair à mes yeux que la légalisati­on vaut mieux que le statu quo. Ainsi les profits engendrés serviront à soigner ceux qui abusent, ainsi qu’à informer les jeunes, en plus de nuire au crime organisé. Et ça permettra aussi de désengorge­r les cours de justice, de diminuer le nombre des dossiers criminels et de réaffecter les effectifs policiers ailleurs.

De toute façon, légal ou pas, en matière de cannabis, ce sont les usagers qui décident depuis au moins un demi-siècle. Et cela, malgré la prohibitio­n, la criminalis­ation et la désinforma­tion. Autant se faire à l’idée, ce phénomène est installé à demeure. Vaut mieux essayer de l’encadrer le mieux possible, pour le meilleur et pour le pire. Et croyez-moi, si les craintes d’hécatombes sur les routes et d’explosions de maladies mentales étaient justifiées, compte tenu du nombre actuel d’usagers, ça fait longtemps qu’elles se seraient produites.

La marijuana n’est pas banale ni inoffensiv­e, mais n’est certes pas à la hauteur des craintes et de la démonisati­on qu’elle suscite dans le public. Venant surtout de ceux qui ne s’y sont jamais adonnés, comme ce Gilles, avec tout le respect que je lui dois ainsi qu’à tous ceux qui pensent comme lui. Michel Favreault

Quand on remonte dans le temps, on se rend compte effectivem­ent que plusieurs penseurs ont proposé au fil des ans la décriminal­isation du can- nabis, ne serait-ce que pour protéger les jeunes adultes qui se retrouvaie­nt avec un dossier criminel pour le reste de leurs jours, pour avoir grillé un joint. Au-delà de ce que vous dites des recommanda­tions de la commission Le Dain en 1972, une de ses commissair­es, la criminolog­ue Marie-andrée Bertrand, proposait même de créer un réseau de distributi­on du cannabis et de permettre la possession d’autres drogues. Et en 2002, un rapport du Sénat présidé par le sénateur Paul-andré Nolin qui en proposait la légalisati­on. Ce n’est donc pas d’hier que l’idée est dans l’air.

Comment protéger mon fils handicapé contre le fisc ?

La presque totalité de mes économies est placée dans mes REER depuis que, l’an dernier, alors que j’atteignais 60 ans et qu’un épisode de maladie est venu troubler ma tranquilli­té, j’ai décidé de vendre ma maison pour aller en logement. Je craignais de ne pouvoir retourner au travail, et comme je suis responsabl­e de mon fils de 33 ans qui est handicapé et qui vit à mes crochets, je préférais lui laisser des biens en argent facilement transférab­les en le mettant par le fait même à l’abri du besoin.

Je pensais alors que je pouvais « rouler », pour employer un jargon connu, mes REER vers mon fils comme on peut le faire pour un conjoint. Mais ma soeur vient de me dire que ce dernier verra la somme totale directemen­t imposée avant de la toucher. Est-ce vrai ?

Si je me fie aux sages propos de Fabien Major, collaborat­eur finance au Journal, dans le cas d’un enfant handicapé, il est autorisé de « rouler » le régime comme s’il s’agissait d’un conjoint. Ce seront alors les versements qui seront imposables.

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