Le retour du bon sens
Les Québécois veulent du changement. Ils en auraient soupé de Philippe Couillard. Mais de quoi sont-ils exaspérés ? De sa face ou de ses politiques ? Si c’est une question de visage, n’importe qui pourrait incarner le changement. Toutefois, si le peuple en a marre de ses politiques, il devra être plus méticuleux dans ses choix pour ne pas revivre le même scénario.
LA DÉCONSTRUCTION DE L’ÉTAT
La littérature sur le bilan libéral est particulièrement abondante ces jours-ci, alors qu’essayistes et « think tanks » multiplient les analyses. Un grand nombre déplore la dégradation de l’héritage de la Révolution tranquille, basée sur la solidarité et un État fort au service de l’ensemble de la population. Quinze ans de néolibéralisme immodéré n’ont pas été sans laisser de marques, surtout si on considère que le démantèlement tranquille a commencé à s’opérer au milieu des années 80 avec le retour de Robert Bourassa et de son comité des sages.
Le système d’éducation québécois est devenu le plus inégalitaire au Canada. Le système de santé a été rendu de plus en plus inefficace au point de pousser les gens vers le privé. Le système routier désespère. Les tarifs de tout acabit pullulent au point de limiter l’accès à la nature et à la culture à une multitude de citoyens. Les pauvres sont plus pauvres et les riches de plus en plus riches.
UN VRAI CHANGEMENT
Mike Harris, ancien premier ministre, prétendait à une révolution du bon sens en poussant l’ontario plus à droite et en compressant les dépenses au point de persécuter les plus faibles. Les gouvernements québécois l’ont imité depuis trois décennies, au grand désespoir de la population. Le temps presse de changer de sens pour redonner à l’état toute sa vigueur.
Cependant, le retour du bon sens ne passe ni par la CAQ ni par le PLQ.