Un faux tueur à gages pour ravoir son argent
Absolution pour un chirurgien-ophtalmologiste
Un chirurgien-ophtalmologiste de Baie-comeau qui a avoué avoir inventé toute une histoire et fait planer des menaces de mort envers un partenaire d’affaires, dans l’espoir de revoir la couleur des 4 M$ qu’il avait investis dans sa compagnie, a reçu une absolution inconditionnelle.
Le Dr Danny Dreige, un médecin spécialiste de 47 ans qui pratique à mi-temps sur la Côte-nord et à Québec, a plaidé coupable, hier, aux chefs de harcèlement criminel et de menaces de mort qui pesaient contre lui. Un chef d’extorsion a été retiré.
Dreige a admis qu’il avait laissé croire au plaignant, le Dr Éric Savard, un optométriste de Québec qui a fondé la chaîne de lunetteries La Vue, que sa vie était menacée ainsi que celle de sa famille, si son argent ne lui était pas rapidement rendu.
Après avoir investi un peu plus de 4 M$ dans l’entreprise du plaignant, Dreige a appris que la compagnie était déjà insolvable au moment des prêts.
Il a poussé ses inventions jusqu’à faire croire qu’un tueur à gages avait été manda- té pour s’en prendre à lui par un richissime oncle d’europe mécontent – qui n’existe pas – impliqué dans les investissements.
L’enquête policière a révélé que l’accusé, sans antécédent judiciaire, n’a jamais représenté un réel danger pour Savard.
DANS L’INTÉRÊT DE LA SOCIÉTÉ
La juge Marie-claude Gilbert a accepté la suggestion commune d’une absolution inconditionnelle, notamment puisqu’il est « dans l’intérêt de la société » que le médecin pratiquant une spécialité rare puisse poursuivre sa carrière. Elle a toutefois rappelé à l’homme les conséquences qu’ont eues ces inventions sur la santé mentale de Savard, qui est convaincu encore aujourd’hui que sa vie est menacée.
À sa sortie de la salle, Dreige a témoigné qu’il avait « mal agi » et commis « une erreur » après avoir réalisé qu’il avait été « floué ». Il s’est dit « désolé » et ne pas en vouloir à M. Savard. Pour « rassurer » sa victime, il s’est engagé à garder la paix pendant la prochaine année.
La compagnie de Savard, placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, aurait accumulé des dettes de plus de 43 M$ auprès de dizaines de créanciers.