Le Journal de Quebec

Le Grand Prix cycliste de Québec attire les foules

Des milliers de spectateur­s admirent les athlètes à l’oeuvre

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

Encore cette année, des milliers de spectateur­s ont profité d’une journée parfaite pour envahir les rues du Vieux-québec et applaudir le passage des meilleurs cyclistes au monde.

Pour la 9e année consécutiv­e, la capitale a bénéficié d’une météo clémente qui contribue au succès de l’événement sportif depuis sa création en 2010. Les commerçant­s avaient le sourire et la foule aussi. Dans un portrait sans anicroche, la police de Québec ne signale également aucun incident fâcheux.

Les nombreux travaux ont toutefois atténué un peu le charme de Québec malgré la superbe présence d’un autre bateau de croisière.

« Il y a des travaux à l’assemblée nationale, près des Plaines, dans la côte de la Montagne, sur la rue Saint-louis. Ça ajoute des murs placardés et des clôtures. Mais bon, pour garder la ville belle, il faut l’entretenir », a commenté un citoyen amateur de cyclisme.

« OUVRIR UNE PORTE »

Derrière les acteurs sur la route, la plupart des passionnés et des rêveurs qui croient au produit étaient à nouveau présents. L’ancien olympien Gervais Rioux, partenaire de l’équipe Astana avec ses vélos Argon 18, souhaite poursuivre son associatio­n à long terme.

« On a vu un impact dans certains marchés cette année. Pour 2019, ça regarde très bien avec de nouveaux distribute­urs dans quelques pays. Je veux essayer de bâtir à long terme. On veut aussi ouvrir une porte à d’autres coureurs canadiens pour se placer à ce niveau », a-t-il lancé.

Un peu en retrait, le journalist­e sportif et auteur Léandre Normand faisait la promotion du livre-souvenir La route des champions. Ce dernier a rédigé l’ouvrage avec deux partenaire­s pour le 50e Tour de l’abitibi, qu’il a lui-même fondé en 1969. Cet événement cycliste internatio­nal pour les juniors est l’un des plus connus au Québec grâce aux bénévoles.

« Ça prend de la passion et des bénévoles. Ce n’est que ça. On était un peu fous au départ ! Avant d’accéder à un niveau comme les Grands Prix, le financemen­t des événements en région reste crucial. Le défi, c’est l’argent. »

L’australien Michael Matthews de l’équipe Sunweb a remporté au sprint le 9e Grand Prix cycliste de Québec en coiffant une fois de plus le Belge Greg Van Avermaet, qui repart avec la frustratio­n d’une seconde place pour la troisième année consécutiv­e et la quatrième fois depuis 2012.

La bataille attendue entre les deux principaux favoris n’a déçu personne, à l’exception du champion olympique Van Avermaet, encore victime d’une défaite crève-coeur, même en l’absence du Slovaque Peter Sagan.

Le grand vainqueur n’a pas caché ses émotions en parlant des difficulté­s connues en première moitié de saison. Le champion a même été écarté de la sélection des mondiaux en Autriche. Après des victoires d’étape dans chacun des trois grands tours, il gagne ainsi à 27 ans une première classique d’une journée du circuit World Tour.

« Je suis content de gagner, c’est un très beau feeling », a expliqué Matthews avec une pensée pour sa famille.

Au bout de 201,6 km, ce dernier a levé les bras avec un chrono de 5 h 4 min 17 s pour une vitesse moyenne de 39,75 km/h et 16 ascensions de la côte de la Montagne.

REGARD DERRIÈRE

Pendant un court instant lors du sprint, le Belge devançait Matthews, mais la puissance de l’australien lui a permis de se retourner pour regarder son adversaire calé dans sa roue à la ligne. Par plus d’une longueur de vélo, sa domination ne faisait aucun doute.

« C’est un petit peu frustrant oui », a avoué Van Avermaet, également sur la seconde marche du podium en 2012, 2016 et 2017 dans la capitale.

Sous un soleil radieux, le podium est complété par un autre Belge, Jasper Stuyven (Trek-segafredo).

La meute de survivants a avalé le Britanniqu­e Peter Kennaugh à environ 900 mètres de la ligne d’arrivée. Avec une vingtaine de secondes d’avance, le cycliste de l’équipe Bora-hansgrohe a filé seul en tête pendant un peu plus d’un tour, laissant croire qu’il avait peut-être une chance de répéter l’exploit de Thomas Voeckler en 2010.

DÉPART LENT

Avant l’excitation des derniers tours, la journée avait démarré bien lentement avec une échappée partie dès les premiers kilomètres, alors que les équipes du grand circuit n’ont pas voulu se battre pour sauter dans le train et s’offrir en pâture.

Les Canadiens Alex Cataford, Bruno Langlois et Rob Britton (Rally) ont décidé de montrer leurs couleurs avec Guy Sagiv (Israël Cycling) et Nicolas Dougall (Dimension Data).

Quelques incidents mineurs ont marqué l’épreuve. Le Néerlandai­s Roy Curvers (Sunweb) a notamment percuté un chien sur le boulevard Champlain. Le Belge Oliver Naesen a aussi bousillé ses chances de podium en cassant une roue au sprint.

La deuxième épreuve aura lieu demain à Montréal, sur le célèbre parcours du mont Royal.

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PHOTOS SIMON CLARK Les spectateur­s étaient nombreux aux abords de Grande Allée Ils étaient également au rendezvous près du Château Frontenac Un aperçu de l’épreuve sur la côte de la Montagne.
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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Deuxième en 2017, l’australien Michael Matthews a digéré sa défaite pendant un an avant de célébrer son premier triomphe à Québec.

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