Loranger chassé de l’hôtel de ville
Le conseil municipal de L’ancienne-lorette demande au maire de rester à la maison durant l’enquête
Visé par une plainte de harcèlement psychologique, le maire de L’ancienne-lorette Émile Loranger n’est plus le bienvenu à l’hôtel de ville. Résigné, il a confirmé au Journal qu’il respectera la demande du conseil municipal en restant chez lui jusqu’à la fin de l’enquête.
Irrités par sa présence impromptue dans les locaux de la Ville cette semaine, les autres élus de la municipalité – qui siègent désormais tous comme indépendants – ont convoqué une séance extraordinaire ce lundi.
Le conseil demandera officiellement au maire, par voie de résolution, de « poursuivre son retrait des affaires municipales le temps qu’il y ait dénouement sur la plainte déposée pour harcèlement », peut-on lire dans l’ordre du jour mis en ligne hier.
Émile Loranger avait pourtant déjà convenu, d’un commun accord avec les membres du conseil, qu’il se retirerait de ses fonctions au printemps. Or, sans avertissement, il est revenu à l’hôtel de ville, mercredi, le temps d’une journée. Il a réintégré son bureau, ce qui a provoqué un énorme malaise dans les locaux de la rue Turmel.
« Nous avions demandé au maire qu’il ne se présente pas pendant la durée des procédures, mais il est arrivé tout d’un coup et il a commencé à rencontrer les employés un à un », a déploré, hier, le conseiller indépendant Gaétan Pageau en entrevue.
PAS LE GOÛT DE SE CHICANER
M. Loranger assistera à la séance extraordinaire. Joint par Le Journal, il a annoncé son intention de respecter la demande du conseil, même si, dans la loi, rien ne l’oblige à se retirer. « Je vais accepter de bonne grâce de me prêter aux demandes des élus. Je continue à penser que c’est une condamnation avant le procès, mais je n’ai plus le goût de chercher la chicane », a-t-il laissé tomber.
« Je pense que les conseillers oublient aussi que 80 % de la population a voté pour moi pour que je sois assis dans cette chaise-là », a-t-il ajouté, visiblement frustré de l’attitude des anciens membres de son équipe à son égard.
Rappelons qu’une enquête est en cours par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) au sujet de la plainte logée par une employée. Le conseil de ville se réservera aussi le droit, lundi, de réclamer une enquête à la Commission municipale ou au ministère des Affaires municipales.