Le Journal de Quebec

La misère des riches et célèbres sportifs

- Danny Joncas

Ce n’est pas parce que les athlètes profession­nels empochent des millions de dollars annuelleme­nt qu’ils s’avèrent plus sages que l’amateur moyen lorsque vient le temps de gérer leurs avoirs.

En tant que jeunes multimilli­onnaires adulés par des hordes de gens et ayant l’occasion de voyager régulièrem­ent aux quatre coins du continent, les athlètes sont même grandement à risque de tout dilapider et de se retrouver sans-le-sou.

Ce ne sont d’ailleurs pas les exemples qui manquent. Problèmes de consommati­on, problèmes de jeu, divorces coûteux ou styles de vie extravagan­ts, plusieurs dangers guettent les millionnai­res du sport. En un rien de temps, ils peuvent perdre des dizaines de millions.

Pensons au boxeur Mike Tyson, au receveur de passes Terrell Owens, aux joueurs de baseball Pete Rose et Jose Canseco, ou encore au joueur de basketball Charles Barkley. Ce dernier estime avoir perdu pas moins de 10 millions uniquement en pariant.

L’obsession du jeu s’est aussi avérée coûteuse pour Pete Rose. Même le grand Michael Jordan a été aux prises avec de sérieux problèmes de jeu. N’eût été son contrat avec Nike et le succès obtenu par ses souliers, qui sait ce que serait devenu Jordan.

PERSONNE N’EST À L’ABRI

Plus récemment, la chaîne sportive canadienne-anglaise TSN a réalisé un documentai­re qui a largement fait jaser à propos de l’ex-joueur de hockey Joe Murphy.

Ancien premier choix au repêchage et gagnant de la Coupe Stanley avec les Oilers d’edmonton, Murphy a tout perdu et, selon son ex-femme et d’anciens coéquipier­s, aurait commencé à consommer de la drogue à la suite d’une commotion cérébrale. Il est aujourd’hui sans-abri dans une petite communauté du nord-ouest de l’ontario, où TSN l’a retrouvé.

Si des déboires financiers ont affecté des vedettes comme Barkley, Rose, Canseco et Tyson, ils posent également un énorme risque pour des joueurs plus marginaux.

Les athlètes ne sont pas tous des Lebron James, des Tom Brady ou des Roger Federer, c’est-à-dire des athlètes qui sont au sommet de leur art pendant près de deux décennies et qui empochent des dizaines de millions chaque année en revenus de commandite.

Les carrières sont relativeme­nt courtes, notamment dans la NFL, et peuvent prendre fin de manière abrupte. Il est donc important pour les athlètes d’être conscients qu’ils n’exerceront pas leur sport éternellem­ent et qu’ils ne toucheront pas un salaire annuel dans les sept chiffres au cours des nombreuses années qui suivront leur carrière. Dans le cas d’un porteur de ballon dans la NFL, par exemple, l’heure de la retraite sonne souvent vers l’âge de 30 ans.

LE CAS GRONKOWSKI

S’il y a un athlète que l’on ne soupçonner­ait pas d’être un fin gestionnai­re, c’est bien l’excentriqu­e Rob Gronkowski, des Patriots de la Nouvelle-angleterre.

Celui que l’on surnomme Gronk aime dégager une image de gamin qui ne se soucie de rien, qui ne pense qu’à faire la fête et qui n’hésite pas à faire de folles dépenses.

Pourtant, c’est tout le contraire. Gronkowski indique n’avoir jamais touché aux quelque 60 millions de dollars qu’il a reçus en salaire et en bonis de signature en carrière, vivant plutôt strictemen­t de ses nombreux contrats de commandite­s et évitant les dépenses farfelues.

Lors d’une récente entrevue, Gronkowski évoquait un problème soulevé à maintes reprises, soit que les jeunes athlètes ne sont pas suffisamme­nt bien préparés à gérer de tels montants. Ou encore lorsqu’ils sont conseillés, ils ignorent tout simplement les conseils.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Rob Gronkowski, des Patriots de la Nouvelle-angleterre, semble bien gérer ses finances.
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