Le Journal de Quebec

« Parce que si je suis rendu où je suis aujourd’hui, c’est en grande partie à cause de l’enseigneme­nt de haute qualité qu’a toujours offert le Petit Séminaire de Québec.

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Par leurs exigences, leur encadremen­t et leur dévouement, nos professeur­s ont su insuffler le désir de nous surpasser, de ne jamais nous contenter du moindre effort et d’aspirer en tout temps aux plus hauts standards. […] On se souviendra des parties de baseball dans la cour intérieure, où plus d’un carreau a volé en éclat — mais par chance, le cadran solaire y est resté intact. Une horloge pas très précise par contre : je suis souvent arrivé en retard à cause d’elle… Je me souviendra­i à tout jamais du grenier aux grosses poutres de bois, dans la vieille partie, tout juste devant la célèbre grille d’entrée, où nous avions nos cours d’arts plastiques ; du tunnel, qui reliait jadis le pavillon des classes aux voûtes de l’ancienne partie, qui prenait souvent d’ailleurs des allures de machines à boules où les jeunes nafs en payaient les frais ; je me souviendra­i de la magnifique lanterne à laquelle on a redonné la lumière — je suis un des rares chanceux à avoir pu gravir les marches pour découvrir une vue magnifique de la terrasse des Gouverneur­s, du Château Frontenac et du Vieux-québec en entier ; je me souviendra­i du charme d’antan de nos salles de classe, avec leur podium, leurs séries de cases en bois le long des murs et leurs fenêtres munies d’un petit carreau qu’on ouvrait, la bise venue, pour extirper la neige du rebord pour en faire vous-savezquoi… ; je me souviendra­i aussi du gigantesqu­e arbre de Noël qu’on installait chaque année au pied de l’immense escalier en colimaçon de la résidence des prêtres ; je me souviendra­i de l’ancien gymnase miné de grosses colonnes, de la piscine un peu froide et de la minuscule palestre où on se pétait la fiole — sur les colonnes — en faisant de l’escrime ; mais surtout, je me souviendra­i de cette fabuleuse salle des Promotions, cet endroit unique et si particulie­r, avec son plancher de bois, ses sièges et son grand rideau rouge, ses frises et son plafond ornementés, où régnait cette odeur de mystère, ce je-ne-sais-quoi qui m’a donné, très jeune, le goût et l’envie de devenir comédien. »

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