Le Journal de Quebec

Serena perd les pédales, puis la finale

Naomi Osaka remporte son premier titre majeur

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NEW YORK | (AFP) « Menteur » et « voleur » : envolé son rêve de 24e couronne majeure, Serena Williams a perdu ses nerfs et s’est emportée contre l’arbitre en finale des Internatio­naux des États-unis, faisant passer au second plan le sacre pourtant historique de la Japonaise Naomi Osaka (6-2, 6-4), hier à New York.

Tout a commencé quand la cadette des soeurs Williams (36 ans) a reçu un premier avertissem­ent pour « coaching » en début de deuxième set, à 1-0, 40-15, service Osaka.

« Je ne triche pas pour gagner, je préfère encore perdre », se défend-elle dans un premier temps auprès de l’arbitre de chaise, le Portugais Carlos Ramos, avant de lui en reparler au changement de côté suivant. « C’est incroyable, je n’ai pas reçu de

coaching. Je ne triche pas, je n’ai jamais triché de ma vie, j’ai une fille et je me bats pour ce qui est juste, vous me devez des excuses », lui lance-t-elle à plusieurs reprises, en colère.

Puis à 3-2, Serena reçoit un second avertissem­ent pour avoir fracassé sa raquette après avoir perdu son service, ce qui lui vaut cette fois un point de pénalité.

« VOUS M’AVEZ VOLÉ UN POINT »

« Vous attaquez ma personne. Vous avez tort. Vous n’arbitrerez plus jamais un de mes matchs. Vous me devez des excuses. C’est vous le menteur », reprend-elle au changement de côté suivant (4-3), toujours hors de ses gonds.

« Vous êtes un voleur. Vous m’avez volé un point », accuse-t-elle. C’est à ce momentlà que l’arbitre portugais lui inflige un rare jeu de pénalité, qui permet à Osaka de mener 5-3.

Deux jeux plus tard, la star américaine, en larmes lors de sa discussion avec une responsabl­e du tournoi à même le court lors du dernier changement de côté, s’incline et voit son rêve d’égaler le record absolu de titres en Grand Chelem détenu par Margaret Court (24) s’envoler.

PAGE D’HISTOIRE

Osaka (19e), au contraire, a elle écrit une page d’histoire en devenant la première Japonaise, hommes et femmes confondus, à remporter un tournoi du Grand Chelem, à 20 ans seulement.

Auteure d’un excellent début de match, pas impression­née ni par sa prestigieu­se adversaire – son idole – ni par l’enjeu, elle a pris les commandes de la partie avec beaucoup d’autorité et poussé Serena à parcourir le terrain. Plus impression­nant encore, elle ne s’est pas laissée déstabilis­er par l’emportemen­t de Serena.

Un coup de force pour la jeune Japonaise, qui disputait sa toute première finale en Grand Chelem, elle qui naviguait encore autour de la 70e place mondiale en début de saison et ne s’est révélée qu’au printemps, sur ciment américain déjà, en s’offrant le prestigieu­x tournoi d’indian Wells.

« Je sais que tout le monde était pour Serena et je suis désolée que ça se termine comme ça », s’est excusée Osaka de sa voix fluette, les yeux brillants, au moment de recevoir son trophée.

« Elle a bien joué. C’est son premier titre en Grand Chelem. Faisons de ce moment le meilleur moment possible. Reconnaiss­ons le mérite où il y en a. Ne huons plus. Félicitati­ons Naomi », l’avait précédé Serena, elle aussi les larmes aux yeux, en invitant les spectateur­s à cesser leurs huées.

 ??  ?? Furieuse d’une décision de l’arbitre Carlos Ramos, Serena Williams l’a invectivé sans ménagement. Serena Williams a reçu un 2e avertissem­ent dans le match après avoir brisé sa raquette. L’action lui a valu un point de pénalité. Naomiosaka­a embrasséle trophée dansunecér­émonie d’après-matchhaute enémotions. PHOTOAFP PHOTO AFP PHOTO REUTERS
Furieuse d’une décision de l’arbitre Carlos Ramos, Serena Williams l’a invectivé sans ménagement. Serena Williams a reçu un 2e avertissem­ent dans le match après avoir brisé sa raquette. L’action lui a valu un point de pénalité. Naomiosaka­a embrasséle trophée dansunecér­émonie d’après-matchhaute enémotions. PHOTOAFP PHOTO AFP PHOTO REUTERS

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