La bataille de la « question de l’urne »
À l’approche du premier débat, jeudi, les chefs veulent tous imposer leur propre « question de l’urne » (QDU).
Ça en devient énervant. Comme si une élection générale ne pouvait plus être générale ! « Vous n’avez plus le choix, c’est X OU Y, point à la ligne ! »
La « QDU » est toujours orientée au profit de celui qui l’énonce. Il s’y donne le beau rôle. C’est une sorte de casier à homard rhétorique.
BINAIRE
Dans un petit local de Lebourgneuf à Québec, où s’entassaient élus, candidats et journalistes, M. Couillard a présenté hier matin un aspect de sa politique d’immigration.
Il en a profité pour redéfinir l’élection de manière binaire : « La question de l’élection, ce n’est pas d’augmenter [les seuils]. C’est de porter un jugement sur ceux qui veulent [les] diminuer. C’est ça la question de 2018. »
Le petit jeu de la « QDU » ici, permet en fait à M. Couillard de se défiler. Il évite ainsi de réitérer sa position favorable à une hausse à 60 000 du nombre d’immigrants reçus annuellement par le Québec, comme il l’avait ouvertement souhaité dès 2016.
COUILLARD CHANGE SA QDU
Il faudrait faire la liste des questions de l’urne que chacun des protagonistes tente de faire mousser au cours d’une campagne. Car parfois, ils changent d’idée !
Par exemple, le jour du déclenchement, le chef libéral formulait les choses tout à fait autrement : « L’enjeu est simple, soit nous récoltons les fruits des efforts passés, soit nous compromettons des années de travail. Le choix se fera entre la stabilité et l’instabilité, entre le progrès et le recommencement. »
Peut-être que cette première formulation semble piégée à l’équipe libérale, car trop apparentée à la QDU préférée de François Legault, selon la formulation qu’il a proposée hier : « Les Québécois veulent[-ils] faire un autre quatre ans avec les libéraux ? Après 15 ans, [...] n’a[-t-on] pas besoin d’essayer une nouvelle équipe ? C’est beaucoup plus ça, la question de l’urne. »
Et vous, si vous aviez à définir la QDU, que proposeriez-vous ? (Mon courriel est plus bas)