Le Journal de Quebec

Lock-out « sauvage » pour 130 employés de Pages Jaunes

- PHILIPPE ORFALI

Les 140 employés mis en lock-out hier soir chez Pages Jaunes à Montréal accusent l’entreprise d’avoir agi sans même avoir présenté une offre salariale.

« C’est un véritable lock-out sauvage comme on n’en voit plus », a affirmé Kateri Lefebvre, la directrice du Syndicat des employés profession­nels et de bureau (SEPB) affilié à la FTQ, en entrevue au Journal.

« On est complèteme­nt sous le choc et nous ne parvenons pas à comprendre comment un employeur peut agir ainsi sans même avoir fait une [offre] », a-t-elle poursuivi.

Les travailleu­rs touchés assurent la vente de publicités pour les diverses plateforme­s électroniq­ues et papiers de Pages Jaunes à partir de Montréal.

L’entreprise, en restructur­ation depuis plusieurs années, aurait notamment tenté de retirer la question salariale de la convention collective. Les négociatio­ns avançaient toutefois bien dans la journée précédant l’annonce de lock-out, a affirmé Mme Lefebvre.

« INFLEXIBLE­S »

Pages Jaunes soutient plutôt avoir pris cette décision en raison de « l’inflexibil­ité » du syndicat. L’éditeur se dit incapable de s’entendre avec celui-ci malgré plusieurs séances de négociatio­ns et le recours à un conciliate­ur.

« Cette décision est l’une des nombreuses mesures que la compagnie a dû prendre au cours de la dernière année pour assurer son redresseme­nt », a indiqué le PDG David A. Eckert. Pages Jaunes est « entièremen­t disponible pour retourner à la table de négociatio­ns, à condition que la partie syndicale manifeste une volonté sincère et qu’elle accepte que le marché a radicaleme­nt changé », a-t-il soutenu.

PERSONNEL-CADRE

Pendant le lock-out, c’est le personnel-cadre de la société qui assurera le service généraleme­nt offert par ses employés syndiqués.

La compagnie montréalai­se avait déjà annoncé l’éliminatio­n de 500 emplois en janvier, et vendu les plateforme­s en ligne Duproprio et Redflagdea­ls, récemment.

Les revenus de Pages Jaunes ont chuté de 30,3 millions $ au 2e trimestre, pour s’élever à 163,2 M$, en baisse de 15,7 % par rapport au même trimestre en 2017.

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