Lock-out « sauvage » pour 130 employés de Pages Jaunes
Les 140 employés mis en lock-out hier soir chez Pages Jaunes à Montréal accusent l’entreprise d’avoir agi sans même avoir présenté une offre salariale.
« C’est un véritable lock-out sauvage comme on n’en voit plus », a affirmé Kateri Lefebvre, la directrice du Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB) affilié à la FTQ, en entrevue au Journal.
« On est complètement sous le choc et nous ne parvenons pas à comprendre comment un employeur peut agir ainsi sans même avoir fait une [offre] », a-t-elle poursuivi.
Les travailleurs touchés assurent la vente de publicités pour les diverses plateformes électroniques et papiers de Pages Jaunes à partir de Montréal.
L’entreprise, en restructuration depuis plusieurs années, aurait notamment tenté de retirer la question salariale de la convention collective. Les négociations avançaient toutefois bien dans la journée précédant l’annonce de lock-out, a affirmé Mme Lefebvre.
« INFLEXIBLES »
Pages Jaunes soutient plutôt avoir pris cette décision en raison de « l’inflexibilité » du syndicat. L’éditeur se dit incapable de s’entendre avec celui-ci malgré plusieurs séances de négociations et le recours à un conciliateur.
« Cette décision est l’une des nombreuses mesures que la compagnie a dû prendre au cours de la dernière année pour assurer son redressement », a indiqué le PDG David A. Eckert. Pages Jaunes est « entièrement disponible pour retourner à la table de négociations, à condition que la partie syndicale manifeste une volonté sincère et qu’elle accepte que le marché a radicalement changé », a-t-il soutenu.
PERSONNEL-CADRE
Pendant le lock-out, c’est le personnel-cadre de la société qui assurera le service généralement offert par ses employés syndiqués.
La compagnie montréalaise avait déjà annoncé l’élimination de 500 emplois en janvier, et vendu les plateformes en ligne Duproprio et Redflagdeals, récemment.
Les revenus de Pages Jaunes ont chuté de 30,3 millions $ au 2e trimestre, pour s’élever à 163,2 M$, en baisse de 15,7 % par rapport au même trimestre en 2017.