Le Journal de Quebec

« J’espère qu’ils seront derrière nous »

Le président du CH, Geoff Molson, sollicite l’appui et la patience des partisans

- JONATHAN BERNIER

LAVAL | La direction du Canadien a toujours systématiq­uement refusé d’utiliser le mot reconstruc­tion. Toutefois, pour la première fois, Geoff Molson a accepté d’effleurer la question en parlant, du bout des lèvres, de virage jeunesse.

« Il n’y a pas de doute que Marc a fait un effort, spécialeme­nt cet été, pour rajeunir l’équipe et la rendre plus rapide. Il a également bâti une banque de joueurs qui nous aidera à connaître du succès à plus long terme », a-t-il déclaré.

Le propriétai­re de l’équipe a toutefois pris soin d’ajouter : « Mais en même temps, il a identifié les joueurs qu’il compte garder dans l’organisati­on et autour de qui il veut bâtir. »

Il est clair que si Molson s’est empressé de préciser sa pensée, c’est qu’il souhaite ne pas effrayer les partisans. Échaudés par la saison cauchemard­esque, ils sont plusieurs à ne pas avoir renouvelé leur abonnement de saison.

De plus, la mise en vente des billets individuel­s, le week-end dernier, n’a pas suscité le même engouement qu’au cours des années précédente­s.

« On a les partisans les plus connaisseu­rs du monde. Je crois qu’ils comprennen­t ce qu’on tente de faire en ce moment. J’espère qu’ils seront derrière nous », a souhaité M. Molson.

UN PARI TROP RISQUÉ

Pour sa part, Marc Bergevin a, une fois de plus, joué sur les mots en parlant d’une réinitiali­sation rapide visant à « rester compétitif­s et participer aux séries ».

« Quand tu as des joueurs comme Carey Price et Shea Weber, tu as des meneurs. On n’a pas échangé tous les joueurs de plus de 26 ans. Je ne suis pas prêt à prendre le mot reconstruc­tion, puisque nous ne repartons pas à zéro. Je n’ai pas tout changé », s’estil défendu.

Le directeur général du Canadien est également revenu sur les dangers de croupir dans les bas-fonds du classement pendant plusieurs saisons. En raison de la loterie, les risques de rater le joueur de concession permettant la relance de l’équipe sont trop grands.

Par conséquent, il n’est pas prêt à prendre ce pari.

UN OPTIMISME INÉBRANLAB­LE

Cela dit, on peut comprendre les partisans de se faire tirer l’oreille. Le Canadien a terminé au 29e rang dans la colonne des buts marqués et au 25e rang dans celle des buts accordés.

Or, la défense risque d’être aussi poreuse que l’an dernier, et Bergevin a envoyé sous d’autres cieux Alex Galchenyuk et Pacioretty, deux de ses trois derniers mar- queurs de 30 buts.

Le prochain hiver pourrait être aussi long que le dernier. Sauf pour Molson, dont la foi et l’optimisme semblent inébranlab­les.

« Je commence chaque saison de façon optimiste. Nous avons de nouveaux entraîneur­s et de nouveaux joueurs, a-t-il indiqué. Je ne pense pas que nous entamerion­s une saison sans croire que nous pouvons participer aux séries. Nous ferons tout pour y arriver. »

« On approche toutes les saisons en espérant connaître un bon départ », a-til également mentionné aux collègues anglophone­s.

Ce ne sera pas compliqué de battre celui de l’an dernier. Après 10 matchs, en octobre 2017, la troupe de Claude Julien affichait un piteux dossier de 2-7-1. Il s’agissait du pire début de campagne en plus de 70 ans !

 ?? PHOTO LE JOURNAL DE MONTRÉAL, CHANTAL POIRIER ?? Geoff Molson et Marc Bergevin ont commenté l’échange de Max Pacioretty lors du tournoi de golf annuel de l’équipe hier matin à Montréal.
PHOTO LE JOURNAL DE MONTRÉAL, CHANTAL POIRIER Geoff Molson et Marc Bergevin ont commenté l’échange de Max Pacioretty lors du tournoi de golf annuel de l’équipe hier matin à Montréal.

Newspapers in French

Newspapers from Canada