Le Journal de Quebec

Il reçoit des contravent­ions par la poste 19 ans plus tard

Il doit maintenant payer 540 $ pour trois tickets d’une valeur de 45 $ à l’époque

- AMÉLIE ST-YVES

TROIS-RIVIÈRES | Un homme de la Mauricie a eu toute une surprise quand il a reçu deux lettres lui réclamant 540 $ pour des contravent­ions impayées en 1999.

Olivier Sabourin a de la difficulté à comprendre pourquoi la Ville de Trois-rivières a mis 19 ans à le retracer pour trois contravent­ions de stationnem­ent totalisant 45 $. Il paie pourtant des taxes municipale­s, possède une carte de bibliothèq­ue et a voté aux élections municipale­s. L’homme de 41 ans affirme que pendant toutes ces années, la Ville de Trois-rivières ne lui a jamais rappelé qu’il avait des contravent­ions impayées. « Je ne pense pas m’être caché dans une grotte au Pakistan pour éviter quoi que ce soit », ironise-t-il. Les intérêts ont continué de s’accumuler pendant tout ce temps.

IL NE CONTESTE PAS

Il admet qu’il n’était pas très à ses affaires dans la vingtaine et que ces contravent­ions correspond­ent bien à la voiture qu’il avait à l’époque. Il étudiait alors en comptabili­té à l’université du Québec à Trois-rivières.

Il a par la suite vécu quelques années à Montréal, puis est revenu à Trois-rivières en 2008.

Le 16 août dernier, il a reçu un rappel l’informant qu’il y aurait saisie de ses biens s’il ne payait pas ses contravent­ions, passées de 45 $ au total à 540,71 $, 19 ans plus tard.

Il a découvert dans les jours suivants avoir même fait l’objet d’une demande d’emprisonne­ment de 21 jours en 2001 pour infraction­s impayées.

La Ville avait pourtant fait des recherches pour le trouver, entre autres par une demande à la Régie de l’assurance maladie.

La municipali­té lui avait envoyé des rappels, mais à d’anciennes adresses. Olivier Sabourin ne comprend pas pourquoi on ne l’a pas trouvé.

DÉLAIS DÉRAISONNA­BLES ?

L’homme croit maintenant avoir affaire à des délais déraisonna­bles et affirme que c’est une question de principe. Il compte cependant régler sa dette dès jeudi, pour éviter d’autres frais.

La Ville de Trois-rivières indique pour sa part avoir toutes les preuves en main pour prouver qu’il a eu la visite d’un huissier en 1999, ce que nie le principal intéressé.

« Je peux être lunatique, comme perdre mes bas ou quelque chose dans la maison. Mais en arriver au point d’avoir reçu un huissier et de ne pas l’avoir écouté […] Il y a une certaine limite », dit-il. Ce n’est que depuis un changement de loi en 2003 qu’apparaisse­nt les infraction­s impayées lors du renouvelle­ment du permis de conduire.

Dans le cas de M. Sabourin, c’est la loi de 1999 qui s’applique, ce qui explique pourquoi il a pu renouveler son permis sans problèmes, selon Yvan Toutant, de la Ville de Trois-rivières.

Il n’est par ailleurs plus possible d’emprisonne­r quelqu’un pour stationnem­ents impayés. De plus, ce type d’infraction n’apparaît pas systématiq­uement sur les appareils des policiers lors d’intercepti­ons, selon M. Toutant.

La Ville a embauché quelqu’un dans la dernière année pour récupérer des infraction­s impayées. Le dossier de M. Sabourin est tombé dans ses mains.

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Olivier Sabourin montre des copies de deux des trois constats d’infraction qu’il a retrouvés dans son dossier au Palais de justice de Trois-rivières récemment.

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