Des candidats douteux
C’est à se demander comment des gens du genre de ceux qui ont fait la manchette durant la campagne en cours peuvent croire qu’ils ont les qualités nécessaires pour devenir candidat d’un parti politique.
Comment les partis politiques n’ontils pas réussi à détecter les failles dans le passé de militants qui font acte de candidature en vue de devenir députés ?
Entre le candidat de la CAQ, propriétaire d’un pub où il vend de l’alcool aux mineurs et qui verse un moindre salaire aux femmes qu’aux hommes, la candidate Michelle Blanc du PQ, qui s’amuse sur les réseaux sociaux à tenir des propos islamophobes et à faire de l’humour au sujet de l’anniversaire d’hitler qu’elle a oublié de fêter, en passant par un candidat libéral aux comportements sexuels plus que dérangeants – et la liste pourrait s’allonger –, on croirait avoir tout vu.
Eh bien, non ! Mohammed Barhone, candidat libéral dans Taillon, a dépassé toutes les bornes en accusant François Legault de faire le « nettoyage » de l’immigration. Il s’est excusé jeudi, mais sa dénonciation du chef de la CAQ est inexcusable.
MISE EN GARDE
D’autant plus qu’il s’adressait à des femmes d’origine maghrébine qu’il a mis en garde : « Les femmes qui portent le voile, le hijab qui couvre la tête et non le niqab qui cache le visage, n’auront plus de services sous un gouvernement caquiste », a-t-il affirmé. Que les femmes musulmanes se le tiennent pour dit.
Durant le débat, confronté par François Legault, le chef du PLQ Philippe Couillard a refusé de s’excuser personnellement des propos inqualifiables de son candidat, laissant entendre que les excuses de ce dernier étaient bien suffisantes.
L’utilisation du mot « nettoyage » n’est pas banale ni innocente. Mohammed Barhone sait très bien que ce vocabulaire fait référence au nettoyage ethnique, qu’il s’agisse de l’allemagne nazie, de certains pays d’afrique, du Yémen, de la Birmanie envers la minorité musulmane ainsi que de la Chine à l’endroit des Tibétains.
Ce candidat ne peut en aucun cas devenir député, ne reculant devant aucun obstacle pour attiser les « braises de l’intolérance », expression chère à son chef, Philippe Couillard.
IRRESPONSABLE
Mohammed Barhone fait preuve d’une irresponsabilité impardonnable. Au Québec, on pourrait dire qu’il « fait peur à son monde », à ces femmes musulmanes tentées de croire les propos de leur coreligion- naire qu’il plonge dans des inquiétudes proportionnelles à sa grande ambition politique.
Et l’on se demande après pourquoi une majorité de Québécois éprouve un malaise devant certaines personnalités des communautés culturelles qui n’ont de cesse de sortir les épouvantails du « racisme ethnique » dont ils affublent les Québécois nationalistes, inquiets pour leur identité. Ces attaques nourrissent ainsi les têtes brûlées tricotées serrées qui entonnent leurs litanies grondantes contre l’immigration en général. Or le candidat Mohammed Barhone, lui, n’est pas un anonyme surgi de nulle part. Il est le président de la Commission des communautés culturelles du PLQ. Son statut au sein du parti donne alors à ses propos un poids politique. Philippe Couillard, dans les circonstances, devrait exiger le retrait de son candidat, indigne de siéger à l’assemblée nationale du Québec.
Philippe Couillard devrait exiger la démission de son candidat.