LE CARNET DE LA SEMAINE
TAILLEFER MUSELÉ ?
Situation surréaliste lundi à Dunham, au vignoble de l’orpailleur. Le PLQ y tenait une rencontre avec des entrepreneurs en présence du premier ministre et d’une brochette de ministres. Dans la salle, les journalistes tombent sur le président de la campagne libérale, l’homme d’affaires Alexandre Taillefer, qui n’a pas donné d’entrevue ni de point de presse depuis le début de la campagne. On le sent hésitant à nous parler. Un reporter lui demande s’il a commandé les sorties très critiquées de ministres et de candidats pour attaquer la CAQ. On pense à Marwa Rizqy et Christine St-pierre sur le prétendu sexisme de François Legault, par exemple : « Ce genre de décision là, c’est vraiment les candidats qui les prennent. Ça n’émane pas de moi. » Le mot sexisme utilisé pour qualifier le chef caquiste ? « Je pense que Marwa est libre de dire ce qu’elle veut dire. » Une attachée de presse présente lui tire la manche discrètement et lui dit de mettre fin à l’impromptu de presse. « Je vais vous laisser. » Mme Rizqy serait libre de parler, mais pas le président de la campagne ? Sexisme inversé ?
OUELLETTE LE « FACTUEL »
Mardi à Laval, deux anciens policiers, Guy Ouellette et Jean Rousselle, faisaient les plantes vertes derrière Philippe Couillard lors d’une conférence de presse électorale au Collège Montmorency. J’y ai vu une occasion de les questionner sur les allégations de l’autre ancien policier candidat de cette campagne, le caquiste Ian Lafrenière. Les réponses furent pour le moins évasives. Celle de Guy Ouellette, arrêté il y a bientôt un an par L’UPAC, mais toujours pas accusé, contenait son mot fétiche, « factuel » : « Je pense que ses premières allégations, ça ne touchait pas juste Montréal. Il avait laissé entendre qu’il y avait beaucoup d’ingérence beaucoup plus large. Dans une deuxième intervention, il est venu beaucoup plus serré et je pense qu’il doit être factuel, parce que c’est ce qui caractérise les policiers, d’être factuel. Je lui laisse sa réponse. » Comprenne qui voudra. Mais il faudra bien y revenir. Le sujet est trop important.
COUILLARD BONAPARTE
Lundi à Québec, lors d’un point de presse, Philippe Couillard a rappelé que plusieurs étaient sceptiques lorsqu’il a promis, en 2014, de créer 250 000 emplois en cinq ans. Or, il soutient que l’objectif est à portée de main. « Pour nous “impossible, ce n’est pas québécois”, on va y arriver. On peut tous se rallier autour de cette question-là et vraiment [...] on reconnaît tous, sauf une personne et un parti politique [la CAQ], l’importance de la pénurie de maind’oeuvre. » La formule originale, « impossible n’est pas français », est évidemment attribuée à Napoléon Bonaparte, dont le chef libéral est un passionné. (Comme le ministre de l’éducation Sébastien Proulx !) Dans son livre, Alec Castonguay cite M. Couillard : « Il fut un temps où je collectionnais tous les livres de cette époque. C’est un personnage hors norme. »