Manafort accepte de collaborer
WASHINGTON | (AFP) L’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a accepté hier, dans un revirement inattendu, de coopérer dans l’enquête russe, faisant encore monter d’un cran la pression sur la Maison-blanche.
S’il y a eu collusion entre Moscou et l’équipe du candidat républicain pendant la campagne présidentielle de 2016, l’ancien lobbyiste qui l’a dirigée pendant cinq mois et qui avait auparavant travaillé pour des Ukrainiens pro-russes a toutes les chances d’avoir été au courant.
Poursuivi pour des activités frauduleuses antérieures à la campagne, Paul Manafort, 69 ans, a accepté hier un accord avec l’équipe du procureur spécial Robert Mueller chargée de l’enquête russe, la bête noire de Donald Trump, qui l’accuse de mener une injuste « chasse aux sorcières ».
Manafort a accepté de plaider coupable d’association de malfaiteurs contre les États-unis et d’obstruction à la justice, dans l’espoir d’une peine amoindrie. Mais surtout, il a accepté de coopérer à l’enquête, ce qu’il avait toujours refusé de faire.
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Preuve d’une certaine nervosité, la Maison-blanche s’est empressée d’assurer que sa décision concernait des faits n’ayant « absolument rien à voir avec le président ou sa campagne présidentielle victorieuse de 2016 ».
Manafort est en effet mis en cause pour des faits antérieurs à 2014, le procureur spécial ayant autorité pour poursuivre tout délit découvert pendant ses investigations.
L’ancien consultant a reconnu hier avoir dissimulé aux autorités et au fisc ses activités de conseil en faveur de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch, puis d’avoir tenté de corrompre des témoins.
Il a été reconnu coupable de fraude bancaire et fiscale en lien avec ces activités, dans un premier procès en août, en Virginie. Il attend le prononcé de sa sentence.