Le Journal de Quebec

Plus jamais derrière un bureau

Technicien­ne informatiq­ue pendant 10 ans, elle trouve finalement le bonheur en cultivant des légumes

- AMÉLIE ST-YVES

SAINT-ÉTIENNE-DES-GRÈS | Une femme de 40 ans qui n’en pouvait plus de son travail en informatiq­ue pour la Ville de Trois-rivières est beaucoup plus heureuse depuis qu’elle passe son temps à cultiver des légumes.

Marie-claude Bourassa gagnait 33 $ de l’heure, était syndiquée, avait des assurances collective­s et un bon fonds de pension. Elle occupait le poste de technicien­ne informatiq­ue pour la Ville de Trois-rivières. Malgré cette prospérité, elle est devenue malheureus­e au fil des années à force de travailler derrière un bureau.

Elle passait tous ses temps libres dans son jardin, tandis qu’elle était triste au travail.

« J’étais plus agressive, plus dépressive. On le voyait que j’étais moins heureuse. Et plus ça avançait, plus ça déclinait. Après deux dépression­s, je me suis dit que c’était assez », raconte la femme de 40 ans.

DÉMISSION

Marie-claude Bourassa a remis sa démission en 2017 au bout de 10 ans en informatiq­ue. Elle avait entre-temps réalisé un certificat en horticultu­re à temps partiel.

Elle indique que le fait d’être seule avec son conjoint l’a aidée à faire le saut, mais elle croit qu’elle aurait pris la même décision en fin de compte, enfants ou pas.

Elle a passé l’été dernier chez un producteur maraîcher de la Mauricie avant de lancer La petite maraîchère, en mai 2018. Le nom de son entreprise est un clin d’oeil à sa taille de 4 pieds 11.

« Tout a changé. Je me lève le matin et j’ai envie d’aller travailler. Oui, c’est une charge de travail, mais ce n’est pas une charge émotive. C’est motivant, surtout quand on commence à récolter et qu’on a le contact avec les clients qui sont contents d’avoir des beaux légumes », dit-elle.

Elle a cultivé environ 15 000 pieds carrés cette année sans employés, mais avec beaucoup d’aide de son conjoint en congé différé et de ses parents.

Elle cultive un peu de tout ce qu’on retrouve dans les jardins québécois, comme des carottes, des concombres et des tomates.

Elle a aussi une douzaine de poules dont elle vend les oeufs. Elle les laisse d’ailleurs sortir à l’air libre, à proximité du jardin, où elles mangent les vers.

La petite maraîchère n’est pas certifiée biologique, mais tout y est fait à la main, sans produits chimiques.

VENTE

Marie-claude Bourassa vend ses légumes à un petit kiosque sur le bord de la rue, mais aussi au sous-sol de l’église de SaintÉtien­ne-des-grès ou encore au dépanneur du coin. Ses légumes sont aussi servis au prestigieu­x restaurant Le Poivre Noir de Trois-rivières.

Elle a quand même dû retirer une partie de son fonds de pension de la Ville, et travaille à temps partiel dans une épicerie pour arriver financière­ment. Elle veut agrandir son jardin d’année en année, en suivant les besoins de ses clients.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE AMÉLIE ST-YVES Marie-claude Bourassa montre une courge dans son jardin de Saint-étienne-des-grès.

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