Le Journal de Quebec

Pauline Julien, portrait d’une femme tourmentée

Le documentai­re sur Pauline Julien arrive bientôt

- SANDRA GODIN

Le documentai­re Pauline Julien, intime et politique n’a pas été conçu pour ceux qui connaissen­t l’artiste, mais pour les jeunes, précise la réalisatri­ce Pascale Ferland. Elle souhaite, avec ce film qui contient de nombreux inédits, rallumer la flamme éteinte des grands projets de société.

« Quand j’ai décidé de le faire, je constatais que de grandes figures du Québec étaient en train de mourir. Ça m’indignait profondéme­nt », a-t-elle confié hier, à la veille de la première qui se tenait à Québec, dans le cadre du Festival de cinéma.

Les batailles de Pauline Julien, une féministe, indépendan­tiste et défenderes­se de la langue française, « ne sont pas encore terminées », selon Pascale Ferland.

« En ce moment, on vit dans un contexte aseptisé. On n’a pas de passion, on n’a pas de projets politiques. On est en campagne électorale, et ça ne nous soulève pas du tout. Il faut absolument que les jeunes sachent qu’un jour, il y a eu un grand projet du Québec », plaide-t-elle.

500 LETTRES D’AMOUR

Dans quelques jours, il y aura 20 ans que la chanteuse, auteure et actrice québécoise s’est enlevé la vie. L’idée d’un documentai­re à son sujet a commencé à germer dans la tête de la réalisatri­ce un an après son décès. Le bon moment est venu en 2014. Pendant deux ans — le film est terminé depuis 2016 —, Pascale Ferland a passé au peigne fin plus de 70 boîtes d’archives, et lu quelque 500 lettres d’amour manuscrite­s, de sa correspond­ance avec Gérald Godin, entre autres. Aujourd’hui, Pascale Ferland constate à quel point Pauline Julien était aimée du public. « C’est le projet de ma carrière qui suscite le plus d’intérêt », affirme la scénariste et réalisatri­ce.

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