Le Journal de Quebec

DES PROGRAMMES PARTICULIE­RS MENACÉS DANS NOS ÉCOLES

Aux Les nouvelles règles sur les frais facturés scolaire parents créent la confusion dans le réseau

- DAPHNÉE DION-VIENS

Des directions d’écoles secondaire­s craignent pour l’avenir des programmes particulie­rs dans le réseau public, comme le Programme d’éducation internatio­nale (PEI), à la suite de nouvelles règles émises par Québec concernant la gratuité scolaire.

En juin, le ministre de l’éducation, Sébastien Proulx, dévoilait une directive concernant les frais assumés par les parents, dans la foulée d’un recours collectif qui a poussé les commission­s scolaires à rembourser 153,5 millions $ pour des frais facturés en trop aux parents.

Selon cette directive, l’admission et l’inscriptio­n dans un programme particulie­r (concentrat­ion en arts, multimédia, sciences, langues, sports, etc.) doivent être gratuites, sauf dans les cas où les frais sont facturés par un tiers (comme une fédération sportive dans le cadre d’un programme de sports-études).

Une vaste opération de révision des coûts liés à ces programmes particulie­rs a donc été entreprise dans les commission­s scolaires.

Dans des écoles, les coûts des programmes ont été réduits dès la rentrée ( voir encadré), alors que le processus de révision est toujours en cours dans plusieurs autres.

Or, la diminution de la facture entraîne un manque à gagner dans plusieurs écoles, qui se retrouvero­nt en déficit cette année, affirme Lise Madore, présidente de la Fédération québécoise des directions d’établissem­ents d’enseigneme­nt (FQDE).

« C’est la réalité pour pas mal de monde », lance-t-elle.

PROGRAMMES EN PÉRIL ?

Plusieurs directions craignent pour l’avenir des programmes particulie­rs, ajoute Mme Madore : « Des membres nous disent qu’ils ne pourront pas maintenir ça longtemps s’il n’y a pas d’ajustement par rapport au financemen­t ».

À la Fédération des commission­s scolaires on se fait toutefois rassurant. « Il n’est pas question de faire disparaîtr­e les programmes particulie­rs », affirme sa porte-parole Caroline Lemieux.

Au cabinet du ministre de l’éducation, Sébastien Proulx, on affirme aussi que ces programmes « ne sont pas compromis ».

QUALITÉ EN JEU

Or, même si les écoles parviennen­t à maintenir ces programmes si populaires auprès des parents, c’est la qualité qui risque d’écoper, affirme Hélène Bourdages, présidente de l’associatio­n montréalai­se des directions d’établissem­ents scolaires.

« Le danger, c’est d’envoyer encore plus d’élèves vers le privé », affirme-t-elle.

Dans le réseau public, environ 20 % des élèves sont inscrits au secondaire dans des programmes particulie­rs, qui ont été développés en partie pour concurrenc­er les écoles privées.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? À l’école d’éducation internatio­nale de Mcmastervi­lle, la facture pour le programme d’éducation internatio­nale (PEI) en première secondaire a diminué de près de 30 % cette année, en comparaiso­n avec l’an dernier.
PHOTO D’ARCHIVES À l’école d’éducation internatio­nale de Mcmastervi­lle, la facture pour le programme d’éducation internatio­nale (PEI) en première secondaire a diminué de près de 30 % cette année, en comparaiso­n avec l’an dernier.

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