Le Journal de Quebec

Le dernier rodéo ?

Contesté depuis plusieurs années par les groupes de défense des animaux, le rodéo d’aujourd’hui pourrait être le dernier dans sa forme actuelle.

- AMÉLIE ST-YVES

SAINT-TITE | Le Festival western de Saint-tite pourrait tenir aujourd’hui son dernier rodéo dans sa forme actuelle.

Le festival fait face depuis trois ans à la grogne de plusieurs organismes de défense des animaux. Ces derniers tentent de prouver que les rodéos ne respectent pas la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal, car ils provoquera­ient stress et blessures chez les bêtes.

Cette Loi a été adoptée en 2015 à l’assemblée nationale. Depuis, les animaux ne sont plus considérés comme des biens, mais comme des « êtres vivants doués de sensibilit­é ».

Le président du festival dit n’avoir jamais envisagé que des épreuves de rodéo puissent être bannies pour une question légale.

« Présenteme­nt, on a la certitude qu’on ne contrevien­t pas à la Loi », assure Benoît Montreuil.

Québec a créé un comité chargé d’évaluer cette question en 2017. Le rapport devait être rendu au mois d’août. Le comité a toutefois demandé un délai pour se prononcer. Il doit rendre ses recommanda­tions au printemps.

Si le rapport en venait à lui être défavorabl­e, le festival a l’intention de se battre.

« Advenant ce cas, on va faire tout ce qui est en notre pouvoir. On va aller jusqu’au bout nous aussi, c’est la survie de notre événement », ajoute M. Montreuil.

PAS LA FIN

Des spectateur­s rencontrés dans les estrades hier estiment qu’une nouvelle réglementa­tion sur les discipline­s de rodéo nuirait au festival, mais croient que l’événement qui attire 600 000 personnes par an continuera­it d’exister.

« Je ne pense pas que ça arrêterait, mais mettons que ça ferait beaucoup de dommages », estime Gilles Trahan, de Saint-nérée-de-bellechass­e.

Plusieurs spectateur­s du rodéo sont convaincus qu’il n’y a pas de maltraitan­ce animale, même si quelques-uns admettent que certaines disci- plines peuvent blesser les animaux, notamment la prise du veau au lasso.

« Il pourrait y avoir des risques, oui. Le cowboy pourrait lui casser une patte », dit Alain Colson, de la région de Québec.

COWBOY DISQUALIFI­É

Hier, le cowboy Cody Mccartney a d’ailleurs été éliminé dans cette discipline après avoir fait faire une culbute arrière à son veau en l’attrapant au cou avec son lasso.

Pareil geste vaut une disqualifi­cation automatiqu­e au Festival western de Saint-tite, même s’il est involontai­re. L’américain devra aussi payer une amende de 200 $ à l’internatio­nal Profession­al Rodeo Associatio­n.

Robert Pelletier ne voyait pas de problème avec cette discipline.

« C’est une coutume de venir ici. La plupart des gens viennent chaque année. Il y en a qui viennent fêter, c’est une fête de la bière », a mentionné l’homme de Sainte-perpétue, dans le comté de l’islet.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, AMÉLIE ST-YVES Le cowboy québécois David Parent participai­t à la discipline du terrasseme­nt du bouvillon, hier au Festival western de Saint-tite.

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