Le Journal de Quebec

Pas de relève à La Malbaie

Près d’une dizaine d’établissem­ents d’hébergemen­t sont vendre, dont certains depuis plusieurs années

- CATHERINE BOUCHARD

Plusieurs propriétai­res d’établissem­ents d’hébergemen­t à La Malbaie craignent de ne jamais pouvoir prendre leur retraite ou de voir l’investisse­ment de leur vie disparaîtr­e. Ils sont une dizaine à tenter de vendre leur propriété pour passer le flambeau, mais la relève n’est pas au rendez-vous.

André et Évelyne Litzelmann, propriétai­res de l’auberge Les Sources, essaient de vendre depuis sept ans. À 62 ans, le couple aimerait bien profiter de la retraite.

« On cherche tous à vendre, mais les banques mettent la barre très haute, en demandant 50 % du financemen­t. Ça n’encourage pas les jeunes entreprene­urs », lance Mme Litzelmann, qui précise que l’auberge est à vendre au coût de 900000 $.

« Trouver quelqu’un qui a 450 000 $, ce n’est pas facile », poursuit-elle.

Les pancartes à vendre se multiplien­t dans le secteur du Manoir Richelieu. Il y en a près d’une dizaine.

DIFFICILE

Sondés par Le Journal, les propriétai­res font, pour la plupart, le même constat que le couple Litzelmann : il n’y a pas de relève et le financemen­t des banques est difficile à obtenir.

Outre l’auberge des Sources, le gîte Dentelle et Pignon, le gîte Aigle pêcheur, l’auberge La Marmite, l’auberge des Peupliers, les motels Le point de vue et le Mirage, la Maison les Mille Roches et le gîte Le Repos du Roi sont également à vendre.

Aux Éboulement­s, le propriétai­re de l’auberge de Nos Aïeux a choisi de fermer ses portes pour la basse saison ( voir autre texte). C’est ce choix que craint de devoir faire le couple Litzelmann, s’il ne vend pas.

« J’ai très peur de ça. Ça nous pend au bout du nez », laisse tomber Évelyne Litzelmann en pensant à une fermeture définitive sans avoir vendu.

Serge Gagnon, 65 ans, propriétai­re du Gîte Aigle pêcheur – une résidence de vacances pour retraités –, tente de vendre depuis deux ans. « Je ne mets pas de pancarte, car je ne veux pas perdre mes clients, indique-t-il. J’ai 65 ans, l’âge de la retraite, il faut penser à la prendre. »

Pierre Bujeau, propriétai­re du gîte Dentelle et Pignon, souhaite passer à autre chose, après 12 ans d’opération. « On vient de Laval, nos enfants et petits-enfants sont tous à Laval et on ne les voit pas, indique l’homme de 68 ans. Ça fait longtemps que j’ai l’âge de la retraite. J’ai hâte de penser à rien. Je suis conscient que ça peut être long, la vente, mais on prendra le temps qu’il faut. »

Plusieurs propriétai­res ont également choisi de ne pas afficher « à vendre » directemen­t sur leur terrain, craignant que ça nuise aux affaires, fait valoir Mme Litzelmann.

« PRÉOCCUPAN­T »

Le maire de La Malbaie, Michel Couturier, admet que la situation est préoccupan­te.

« On a toujours intérêt à ce qu’une institutio­n hôtelière sur le territoire trouve acheteur et que ça fonctionne bien », indique-t-il, ajoutant qu’il a déjà songé à acquérir un hôtel dans sa ville.

« J’ai vite constaté que c’est vrai : les banques prêtent à 50 % sur 15 ans. Il y a une balance de financemen­t qui est très difficile à obtenir », lance-t-il.

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La Maison Les Mille Roches est à vendre depuis plus d’un an. Sur cette image, l’établissem­ent de Pointeau-pic photograph­ié il y a quelques jours. PHOTO CATHERINE BOUCHARD
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ÉVELYNE LITZELMANN Propriétai­re

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