Ottawa a un droit de regard, prévient Couillard
François Legault tente de faire le plein de votes avec son plan de réduction des seuils d’immigration, une promesse inapplicable en vertu de l’entente avec Ottawa, raille Philippe Couillard.
Le fédéral a « un droit de regard » sur le nombre d’immigrants que le Québec accueille chaque année, a dit le premier ministre sortant hier, de passage à Québec.
Si Ottawa n’a jamais utilisé son droit de veto en la matière, c’est parce que les cibles du Québec ont toujours visé à préserver le poids démographique du Québec dans le Canada, a précisé le chef libéral. « L’entente est écrite comme ça ! » a-t-il insisté, en marge d’une annonce sur la gratuité scolaire pour les étudiants inscrits à temps partiel dans un programme technique ou à la formation professionnelle.
Mais la promesse de François Legault de réduire le nombre d’immigrants changerait la donne, selon M. Couillard.
Il estime que la position de son rival caquiste sur l’immigration et son « test d’expulsion » des nouveaux arrivants servent uniquement à engranger des votes.
« À PLAT VENTRE DEVANT OTTAWA »
Aux yeux du leader de la CAQ, le premier ministre sortant vient de se disqualifier comme défenseur de la nation québécoise. « C’est au Québec de décider du nombre d’immigrants. […]Je n’ai jamais vu un premier ministre du Québec aussi à plat ventre devant Ottawa ! » a pesté François Legault, qui s’est engagé hier à allonger 10 millions $ de plus pour la restauration du patrimoine religieux.
Le chef caquiste refuse d’ailleurs que la question de l’urne, le 1er octobre, se résume à l’enjeu de l’immigration. « Je pense que les gens, tous les jours, ils parlent pas mal plus de l’argent qu’ils ont dans leurs poches et de Gaétan Barrette que d’immigration ».
François Legault a de nouveau réclamé le retrait du candidat libéral Mohammed Barhone, qui a accusé la CAQ de faire du « nettoyage » de l’immigration.
Pas question pour Philippe Couillard de montrer la porte à son candidat dans Taillon. Le PM s’est néanmoins dissocié des propos qu’il a tenus.