Le Journal de Quebec

À l’image d’andré Forcier

Présenté au FCVQ, Des histoires inventées est un film inclassabl­e qui navigue entre la réalité et la fiction

- CÉDRIC BÉLANGER Des histoires inventées prendra l’affiche en salles à l’hiver 2019. Il sera présenté en novembre aux Rencontres internatio­nales du documentai­re de Montréal.

André Forcier s’est déjà qualifié de cinéaste inclassabl­e. Il allait donc de soi qu’un documentai­re consacré à son oeuvre sorte grandement des sentiers battus.

Dans Des histoires inventées, présenté en grande première au Festival de cinéma de la ville de Québec, le réalisateu­r saguenéen Jean-marc E. Roy a carrément recréé des scènes de chaque film de Forcier, du Retour de l’immaculée Conception (1971) à son plus récent Embrasse-moi comme tu m’aimes.

« Je ne voulais pas d’un documentai­re convention­nel », a confié Roy, hier. Ce à quoi André Forcier, assis à ses côtés, a vivement rétorqué : « C’est un film de fiction. » Inclassabl­e, qu’on vous disait. Pour arriver à ses fins, Roy a pu compter sur la participat­ion de tous les acteurs fétiches de Forcier, de Roy Dupuis à Céline Bonnier en passant par Donald Pilon, Marie Tifo, Rémy Girard et combien d’autres.

ILS ONT TOUS EMBARQUÉ

Preuve de leur attachemen­t à « l’enfant terrible du cinéma québécois », « ils ont tous accepté d’emblée », a confié Jean-marc E. Roy.

De son côté, le cinéaste de L’eau chaude, l’eau frette ne s’est pas contenté de répondre aux questions. Il apparaît dans chaque scène aux côtés des comédiens, tel un créateur contemplan­t son oeuvre.

« J’ai été utilisé et manipulé », s’amuse à dire Forcier, qui ne savait jamais d’une journée à l’autre avec quel acteur il se retrouvera­it sur le plateau ni où il allait.

« C’était important pour moi de lui gar- der des surprises parce que je voulais lui faire un cadeau », justifie Jean-marc E. Roy.

DÉFI DE TAILLE

À la fin, le jeu en a valu la chandelle, ne serait-ce que parce que Forcier a adoré le film dont il se dit même « jaloux de bien des scènes ». « J’ai réussi mon pari, dit Roy, parce qu’au moment où je lui ai présenté le film, en sachant d’ores et déjà qu’il ne revoyait aucun de ses films, je lui ai demandé s’il allait rester dans la salle à Québec. Il m’a dit oui. Pour moi, c’était mission accomplie. » Le défi était d’autant plus colossal que la SODEC a refusé de financer Des histoires inventées. Résultat, Jean-marc E. Roy a dû couper les cennes en quatre pour tourner ce film auquel il travaille depuis six ans. « Je n’avais pas les moyens de me permettre 22 jours de tournage. Alors, toutes les scènes de fiction ont été tournées en neuf jours. »

Roy, qui a tout de même eu l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada, ne comprend pas la fermeture de la SODEC.

« On tient un double discours. D’un côté, on lui fait des hommages, on en fait un porte-étendard. De l’autre, tu arrives avec une vision originale et différente pour un premier document, parce que rien n’existe sur lui, et on te dit que c’est trop niché. »

 ?? PHOTO CÉDRIC BÉLANGER ?? Donald Pilon, André Forcier, Jean-marc E. Roy et Charlotte Aubin ont posé hier avant la grande première du film Des histoires inventées consacré au célèbre cinéaste québécois et présenté au Festival de cinéma de la ville de Québec. En médaillon dans le texte, une scène du film qui prendra l’affiche en salles dès l’hiver 2019.
PHOTO CÉDRIC BÉLANGER Donald Pilon, André Forcier, Jean-marc E. Roy et Charlotte Aubin ont posé hier avant la grande première du film Des histoires inventées consacré au célèbre cinéaste québécois et présenté au Festival de cinéma de la ville de Québec. En médaillon dans le texte, une scène du film qui prendra l’affiche en salles dès l’hiver 2019.
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