Le Journal de Quebec

Dur retour à la réalité

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« Je ne l’ai pas encore accepté », souffle le père de Sabryna, Sébastien Mongeon, qui lutte chaque jour pour rester fort pour sa fille.

Depuis deux semaines, elle a emménagé chez lui et il admet sans détour que « c’est plus difficile » qu’il le croyait. Il doit constammen­t être là pour elle, que ce soit pour la toilette, la douche ou la mettre au lit.

« Laver ses moignons, c’est dur, très dur à faire », confie l’homme de 44 ans en retenant ses larmes.

Il était au Costa Rica le 25 décembre quand sa fille aînée, Samantha, l’a appelé pour lui dire que Sabryna avait eu un grave accident et qu’elle serait amputée. À ce moment, les médecins ne parlaient que d’un pied.

« C’est l’appel qu’un parent ne veut pas avoir », dit-il. « Je me suis effondré, je suis parti à courir sur la plage et j’ai crié », se souvient-il avec émotion.

Sa conjointe et lui sont rentrés immédiatem­ent. Les médecins leur demandaien­t alors s’ils souhaitaie­nt qu’ils luttent pour sauver Sabryna, en l’amputant, ou s’ils devaient la laisser partir.

Finalement, comme elle avait 18 ans, le choix déchirant est revenu à sa fille, une fois sortie du coma.

M. Mongeon n’a encore rien lu ou entendu sur l’accident de sa fille, il n’est pas prêt.

Mais une chose est sûre, il est fier d’elle. « C’est extraordin­aire de voir Sabryna aller […] Je ne sais pas comment je ferais sinon », souffle-t-il.

Si lui a parfois envie de pleurer, sa fille, elle, fait des blagues et ensemble, ils surmontent les épreuves du quotidien.

Il dit que juste marcher dans la rue avec Sabryna peut être difficile pour son coeur de père. Il voit les regards se tourner constammen­t vers sa fille et les yeux pleins de tristesse et d’étonnement.

La famille obtient de l’aide à domicile pour Sabryna, mais il trouve que l’argent reçu ne suffit pas toujours. Comme tout le reste de leur famille est en Outaouais, M. Mongeon trouve souvent que sa fille et lui sont isolés.

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