Le Journal de Quebec

PECA UN CONTRAT RARE

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

Matthew Peca a endossé l’uniforme du Lightning de Tampa Bay pour 20 rencontres, dix en 2016-2017 et dix autres en 2017-2018. Malgré une expérience des plus modeste dans la LNH, le petit centre de 25 ans représenta­it un joueur convoité à l’ouverture du marché des joueurs autonomes.

À sa sortie de son premier entraîneme­nt au camp du Canadien, Peca avait un sourire évocateur en parlant de son entente de deux ans et 2,6 millions (1,3 million par année).

« Oui, j’étais un peu surpris de recevoir une telle offre, a admis le centre de 5 pi 8 po et 178 lb. Je suis conscient que c’est rare comme contrat pour un joueur avec aussi peu de matchs dans la LNH. Mais je veux démontrer que je mérite ce salaire. »

« J’étais vraiment excité quand j’ai finalisé cette entente avec le CH, a-t-il continué. Pour un joueur dans ma position, un gars qui cherche à atteindre la LNH sur une base régulière, tu recherches surtout une occasion de jouer. J’ai connu de bonnes saisons à Tampa et Syracuse, mais il était temps pour moi d’avoir mes deux pieds dans la LNH, pas juste un. »

LES MODÈLES GOURDE ET JOHNSON

Marc Bergevin n’a pas jeté 2,6 millions par la fenêtre. Le CH a bien calculé le risque pour attirer cet ancien du Lightning à Montréal.

« Avant le 1er juillet, j’ai parlé à plusieurs équipes, a précisé Peca. Au départ, il y avait 10 à 12 équipes. Je dirais que j’ai reçu deux ou trois bonnes offres (contrat à un seul volet), mais Montréal représenta­it le meilleur choix. C’était une décision facile. Je voulais me joindre à une équipe qui me donnerait la chance de m’établir dans la LNH. »

Les Flames de Calgary ont aussi imité le Tricolore le 1er juillet dernier en offrant un contrat de deux ans et 2,5 millions (1,25 par année) à l’attaquant Austin Czarnik. Âgé de 25 ans, Czarnik n’avait joué que 59 matchs à ses deux dernières saisons avec les Bruins de Boston. Mais à l’image de Peca, l’ailier droit présentait de bonnes statistiqu­es offensives dans la Ligue américaine.

À Tampa, Peca se retrouvait coincé derrière une multitude de bons attaquants. Le Lightning misait déjà sur deux centres d’exception en Steven Stamkos et Brayden Point. Tyler Johnson et Yanni Gourde peuvent aussi jouer autant au centre qu’à l’aile. Il y avait donc congestion à cette position.

Peca n’aime toutefois pas dire qu’il se retrouvait coincé au sein du Lightning.

« Quand j’ai reçu des rappels avec le Lightning, j’ai démontré que je pouvais jouer dans la LNH, je me sentais à ma place, a-t-il précisé. Je trouve que j’ai bien joué lors de mes séjours à Tampa. Mais le Lightning recherchai­t des attaquants avec des profils différents, ils voulaient des gars plus gros et plus robustes pour les derniers trios. Je ne cadrais pas dans leur plan. Ils m’ont permis de partir. Je n’ai pas de rancune envers le Lightning. »

« Je peux m’inspirer d’anciens coéquipier­s comme Tyler Johnson et Yanni Gourde, a-t-il enchaîné. Nous avons tous des chemins différents vers la LNH. Nous ne sommes pas tous des choix de premier tour qui débarquent dans la LNH à 18 ou 19 ans. J’ai payé le prix en jouant quelques saisons dans la Ligue américaine et je suis récompensé pour ma patience. Je suis un peu déçu de ne pas avoir réussi à gagner une place avec le Lightning, mais je me réjouis à l’idée de me retrouver avec le Canadien. »

UNE TRUDEAU COMME MAMAN

Originaire de Petawawa en Ontario, Peca s’ajoutera à la liste de joueurs francophon­es au sein de l’équipe. Il s’exprime dans la langue de Molière avec beaucoup d’aisance. « Ma mère est une Trudeau, elle vient de Sudbury, où il y a une bonne communauté francophon­e, a-t-il souligné. J’ai étudié en français de la maternelle jusqu’à ma 12e année. Mais je l’ai un peu perdu à mes saisons à l’université Quinnipiac et à Syracuse. »

À Syracuse, Peca a appris les rudiments de son métier avec Benoit Groulx et Julien Brisebois, qui a remplacé Steve Yzerman cette semaine comme DG à Tampa.

« Ils ont eu une influence très positive sur moi, a-t-il dit. Ils ont de grandes exigences pour leurs joueurs, autant Ben que Julien. J’ai eu de bonnes discussion­s avec eux, ils n’avaient pas peur de me dire mes points faibles. » En dix matchs l’an dernier avec le Lightning, Peca a obtenu 5 points (2 buts, 3 passes). Il a amassé 46 points (13 buts, 33 passes) en 63 rencontres avec le Crunch de Syracuse.

« JE VEUX DÉMONTRER QUE JE MÉRITE CE SALAIRE » – Matthew Peca

 ??  ?? Matthew Peca est optimiste en ce début de camp d’entraîneme­nt du Canadien. PHOTO AGENCE QMI, JOEL LEMAY
Matthew Peca est optimiste en ce début de camp d’entraîneme­nt du Canadien. PHOTO AGENCE QMI, JOEL LEMAY

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