Le Journal de Quebec

Patience avec les jeunes quarts-arrières !

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Lundi soir dernier, Sam Darnold, plus jeune quart-arrière de l’histoire à amorcer une saison pour son équipe, lançait une intercepti­on retournée pour un touché à sa première passe dans la NFL. Sur les médias sociaux, cet autre mauvais choix des Jets, selon les as de la gâchette, était de ce fait condamné.

Dans cette ère de l’instantané, plusieurs grands champions du clavier ont oublié qu’à une époque pas si lointaine, un certain Brett Favre amorçait aussi sa carrière exactement de la même façon, dans la honte. Disons que ce dénommé Favre s’est repris par la suite…

PLUSIEURS EXEMPLES

À son tour, Darnold s’est redressé de cette passe à oublier pour compléter 15 des 20 suivantes, dont deux pour des touchés, dans une écrasante victoire de 48-17. Même si tout un chacun semble tenir à rendre un jugement définitif sur une seule passe via la twittosphè­re, il est toujours préférable d’attendre. Ce faux départ ne définira clairement pas la carrière de Darnold.

Le problème, c’est qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Prenons Deshaun Watson, quart-arrière de deuxième année des Texans. Brillant à ses six premiers départs la saison dernière, il a mal paru dimanche dernier face aux Patriots.

Comme il fallait s’y attendre, nombre d’amateurs ont déclaré sur-le-champ que Watson ne serait finalement qu’un raté. Ce verdict a bel et bien été rendu à son septième départ, face à une machine bien rodée à Foxborough.

Chez les 49ers, Jimmy Garoppolo a connu un match difficile face aux Vikings, avec trois intercepti­ons. Encore là, plusieurs se sont plus à prétendre que l’équipe devait regretter de lui avoir consenti un énorme contrat. Oui, oui, après sa première défaite!

Si Jared Goff est aujourd’hui célébré aux commandes de l’attaque des Rams, replongez-vous en 2016. À ses sept premiers départs, il avait lancé sept intercepti­ons et seulement cinq passes de touchés. À quatre reprises, il n’avait pas accumulé 200 verges. Combien envoyaient le jeune quart et les Rams au bûcher?

Il n’y a aucun mal à affirmer qu’un jeune quart-arrière connaît des ennuis et que sa carrière part du mauvais pied. C’est le verdict sans appel, pour marquer un point de manière tranchante, qui est insensé.

Il y a des cas où il est rapidement clair qu’un quart-arrière sera limité. L’exemple de Nathan Peterman avec les Bills vient en tête. Il était toutefois loin d’être un réel espoir de premier plan qu’il faut laisser apprendre par essais et erreurs pour le bien de son développem­ent à long terme. Il a toujours été clair qu’il n’avait rien des autres quarts mentionnés ici.

PRENDRE SON TEMPS

Il est fascinant de constater à quel point les quarts-arrières actuels doivent produire sur-le-champ, comparativ­ement à ceux d’il y a quelques années à peine.

Pas plus tard qu’en 2004, Eli Manning ne revendiqua­it qu’une seule passe de touché contre six intercepti­ons après ses quatre premiers départs en carrière. Trois ans plus tard, il remportait le premier de deux Super Bowl. Si c’était aujourd’hui probable qu’avec le tribunal populaire qui prévaut, les Giants n’auraient pas le luxe d’attendre son éclosion. Dommage !

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Le quart des Jets, Sam Darnold, s’est bien repris la semaine dernière après avoir été victime d’une intercepti­on à sa première passe dans la NFL.

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