Peine de 11 ans pour une aînée tuée il y a 27 ans
Le toxicomane l’a frappée à la tête à coups de fer à repasser
Un toxicomane a été condamné à 11 ans de détention hier pour avoir tué une aînée à coups de fer à repasser afin de la voler, un crime qualifié « d’odieux » par le juge.
« Rarement est-on en présence d’un crime plus odieux », a souligné le juge Daniel Royer hier, en envoyant Francis Mulrey au pénitencier.
Mais concrètement, l’homme aujourd’hui âgé de 54 ans aura passé deux fois plus de temps en cavale, à échapper à la justice, qu’il n’en passera en prison relativement à la mort de Lucille Morin, survenue en août 1991.
Mulrey n’a été arrêté qu’en 2015, soit 24 ans après avoir tué la dame de 69 ans dans sa résidence de SaintJean-sur-richelieu, en Montérégie.
Il aura fallu une longue enquête étoffée de la Sûreté du Québec pour que le toxicomane avoue à un agent double avoir battu l’aînée à mort.
HOMICIDE INVOLONTAIRE
D’abord accusé de meurtre non prémédité, le quinquagénaire a plaidé coupable à un chef réduit d’homicide involontaire le mois dernier.
Bien qu’elles auraient souhaité que Mulrey passe plus de temps derrière les barreaux, les nièces de la victime sont soulagées que la mort tragique de leur tante soit enfin élucidée.
« Il aurait pu mourir sans dire ce qu’il avait fait et on ne l’aurait jamais su. Au moins, maintenant, on peut fermer le livre », ont-elles commenté hier, à leur sortie du palais de justice de Saint-jean-sur-richelieu.
PAS DE PARDON
Malgré les remords exprimés par l’accusé, les proches de Mme Morin ne sont toutefois pas prêtes à lui pardonner son geste brutal et gratuit.
« Le pardon, c’est un choix. On va commencer par digérer tout ça », ont continué les nièces de l’aînée.
C’est que Mulrey connaissait la victime, car il avait lavé les tapis de celle-ci peu avant sa mort.
Le matin du drame, l’homme à tout faire est revenu offrir ses services à Mme Morin, cette fois pour laver ses fenêtres.
En manque de drogue, le toxicomane avait besoin d’argent pour se procurer sa prochaine dose de free base, un dérivé du crack procurant un sentiment euphorique de courte durée.
La femme de 69 ans a d’abord accepté l’offre avant de changer d’avis. Elle a exhorté Mulrey à quitter son domicile en raison de son comportement bizarre, sans quoi elle appellerait la police.
Paniqué, le drogué aurait alors empoigné un fer à repasser antique pour asséner une dizaine de coups à la tête de l’aînée, qui a succombé à ses blessures.
Il a par la suite volé « une couple de 100 $ » à la victime, avant de quitter les lieux où il avait pris soin d’effacer ses traces.
« RAREMENT EST-ON EN PRÉSENCE D’UN CRIME PLUS ODIEUX » – Le juge Daniel Royer
Depuis le crime, Francis Mulrey a commis d’autres délits, puis il a repris sa vie en main, notamment en suivant plusieurs cures de désintoxication, a noté le juge Royer hier.