L’ignorance volontaire
Les élèves québécois les plus performants se classent parmi les meilleurs au monde, selon le PISA de L’OCDE. Nous pourrions nous en réjouir, mais il faudrait oublier que notre système d’éducation devient de plus en plus inégalitaire et que le pourcentage d’élèves en difficulté a doublé au cours des quinze dernières années. Le progrès de tous les élèves nécessitera plus que l’air outragé de François Legault, feignant le scandale devant le premier ministre Couillard.
LE MIRACLE FINLANDAIS
Les Finlandais ne désiraient pas que leur système d’éducation soit le meilleur au monde, ils voulaient avant tout qu’il soit de qualité et équitable pour tous les enfants. Leur taux de diplomation était famélique dans les années 60 et la révolution de leurs pratiques a permis d’atteindre aujourd’hui des taux de diplomation supérieurs à 90 %.
Leurs préoccupations pour le développement de la citoyenneté, l’établissement d’un curriculum clair, la mobilisation et la collaboration de toutes les ressources les ont menés au sommet de l’excellence. Les écoles privées ont été intégrées au système public. Dans un souci d’équité, ils rejetaient qu’un financement public puisse servir à une éducation privée.
CENTRÉ SUR L’ACCESSOIRE
L’éducation a pris une place importante dans la campagne, mais nos politiciens évitent soigneusement de s’attaquer à la source véritable du problème, en l’occurrence la ségrégation scolaire. Les élèves les plus talentueux sont concentrés dans les écoles privées ou dans les programmes sélectifs des écoles publiques pendant que les classes régulières au secondaire reçoivent la quasi-totalité des élèves défavorisés. Le mouvement L’école ensemble a mis en évidence cette réalité en allant à Paris puiser ces renseignements auprès de L’OCDE parce que notre ministère de l’éducation refuse de faire cet exercice éclairant.
Nos politiciens peuvent continuer dans l’esbroufe pour épater la galerie, mais leurs efforts demeureront vains s’ils ne recherchent pas la qualité et l’équité pour tous nos enfants.