Le Journal de Quebec

L’aîné qui conduisait aurait fait preuve d’inattentio­n

Il aurait omis de céder le passage au véhicule d’urgence

- ISABELLE TREMBLAY Collaborat­ion spéciale

ROBERVAL | Un expert affirme qu’il y a eu des lacunes dans la conduite d’un aîné qui a été heurté par un policier qui conduisait rapidement dans une zone de 50 km/h en se rendant sur un appel d’urgence.

Le policier de la SQ Maxime Gobeil, 33 ans, subit son procès depuis mardi au palais de justice de Roberval.

Il est accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort de Georges Martel, 80 ans, Louiselle Laroche, 71 ans, et Cécile Lalancette, 89 ans, le 18 juillet 2015.

Il répondait alors à un appel d’urgence à bord d’une voiture de police banalisée lorsqu’il a percuté une petite voiture Kia Rondo sur la route 169, à Dolbeau-mistassini, au Lac-saint-jean.

Lors du jour 2 du procès, hier, le spécialist­e en enquête collision du SPVQ, Denis Turcotte, a fait état des conclusion­s de son collègue sergent détective Sylvain Côté qui en est venu à la conclusion que Georges Martel avait fait preuve d’inattentio­n dans les secondes qui ont précédé sa mort.

Ce dernier a aussi omis de céder le passage au véhicule d’urgence, ce qui aurait contribué à l’accident.

Les conditions météorolog­iques et l’état des véhi- cules impliqués n’ont eu aucune incidence selon lui sur l’accident.

Les paramédics Alexandre Biron et François Perron étaient à bord de leur ambulance dans les minutes qui ont précédé le drame. Ils ont vu et entendu trois voitures de police, dont le Dodge Charger que conduisait l’accusé.

Ils se sont rangés sur l’accotement pour les laisser filer. Appelés à la barre, ils ont affirmé que le policier avait conduit « de façon sécuritair­e ». Ils ont aussi précisé que le dépassemen­t avait été fait selon les normes.

SOLIDARITÉ POLICIÈRE

Des collègues de travail de Maxime Gobeil ont assisté au procès hier pour le soutenir.

Ils ont dit en entrevue qu’ils n’excèdent plus les limites de vitesse lorsqu’ils répondent à des appels d’urgence depuis le dépôt d’accusation­s à l’égard de leur confrère. « Plus rien ne justifie le dépassemen­t des limites, peu importe la nature de l’urgence », a dit un policier qui a requis l’anonymat. Ils étaient une dizaine, hier, au deuxième jour du procès.

La Sûreté du Québec a changé ses pratiques dans les jours qui ont suivi le drame. Les policiers ne peuvent plus répondre à des appels d’urgence à bord de véhicules banalisés.

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MAXIME GOBEIL Policier accusé

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