Émile Loranger accueilli en héros
Les citoyens de L’ancienne-lorette célèbrent leur victoire judiciaire contre la Ville de Québec
Fort de sa victoire judiciaire contre la Ville de Québec, le maire de L’ancienneLorette Émile Loranger est revenu par la grande porte à l’hôtel de ville, hier, et a été accueilli en héros par ses électeurs.
L’artisan de la bataille de l’agglomération, qui vient d’obtenir gain de cause en Cour supérieure contre l’administration Labeaume, a été chaudement applaudi en fin d’après-midi à son arrivée dans la salle du conseil par une soixantaine de citoyens.
Émile Loranger ne s’est pas fait prier pour livrer ses états d’âme sur le jugement qui lui donne raison au sujet des frais d’agglomération trop élevés facturés par la Ville de Québec durant des années. Rappelons que le juge Bernard Godbout a condamné Québec à verser 14 M$ à L’ancienne-lorette, en plus des frais judiciaires de 4 M$.
À cette somme, il faudra ajouter les intérêts légaux et une somme d’environ 6,5 M$, selon lui, pour les années 2016 et 2017, qui ne faisaient pas partie de la réclamation initiale.
« On peut penser qu’on va aller chercher autour de 25 M$ », s’est-il félicité, promettant de redistribuer ces millions sous forme de chèques de plus de 2500 $ pour chaque propriétaire foncier quand cette saga juridique sera officiellement terminée. Puisque la quote-part devrait également être réduite de façon récurrente, M. Loranger croit également pouvoir baisser le compte de taxes de 600 $ par an, en moyenne.
PERSUADÉ DE GAGNER EN APPEL
Loin de se laisser démonter par l’annonce de la Ville de Québec, qui avait confirmé son intention d’interjeter l’appel du jugement quelques minutes plus tôt, le maire Loranger s’est dit prêt à livrer cette nouvelle bataille.
« La probabilité qu’ils puissent défaire ce jugement-là en appel est à peu près nulle », a-til laissé tomber, débordant de confiance. Les élus de L’ancienne-lorette ont convenu, lors de la séance, de poursuivre leur travail avec les mêmes avocats et la firme Deloitte.
MOTIVÉ À CONTINUER
En mêlée de presse par la suite, M. Loranger a laissé entendre que cette victoire « sur toute la ligne » contre Québec et l’appui des citoyens lui donnaient la motivation nécessaire pour poursuivre son mandat actuel à la mairie.
Récemment, il n’avait pas caché qu’il était en réflexion sur son avenir en raison du dépôt d’une plainte de harcèlement psychologique contre lui. Il fallait remonter au mois de juillet pour le voir présider une séance du conseil, puisqu’il a accepté de se retirer durant l’enquête. Il doit toutefois revenir siéger à chaque période de 90 jours pour éviter d’être destitué.
M. Loranger n’a pas manqué d’écorcher son homologue de Saint-augustin, Sylvain Juneau, qui avait tenté de mettre fin au litige en signant une entente individuelle avec Régis Labeaume, en 2015. Cette entente, critiquée par les opposants de M. Juneau et par M. Loranger, n’avait finalement jamais été entérinée. « Évidemment, son conseil municipal l’a bloquée, et là, il encaisse 20 M$ plus les intérêts… », a-t-il soupiré.
Par ailleurs, les élus lorettains demanderont à Saint-augustin d’assumer 55 % des honoraires professionnels à venir.
« Sincèrement, j’ai pensé foutre le camp […], mais j’ai la conviction que j’ai encore l’appui de la grande majorité de la population. Est-ce que je vais me rendre à la fin de mon mandat ? Je ne le sais pas encore, mais là, ça me donne le goût. »
« Moi, je suis toujours disponible (pour négocier), mais il faut être deux. De toute façon, négocier avec Régis (La beaume), ça veut dire : on fait ce qu’il dit. Si c’est ça, je ne suis pas intéressé. » — Émile Loranger, maire de L’ancienne-lorette