Un débat humain
Le débat d’hier fut passionnant pour les amateurs de politique. L’aisance, le naturel et le côté missionnaire de Manon Massé ont touché encore une fois les citoyens cherchant à être aimés et traités en égaux avant tout.
Manon Massé a toutes les apparences d’une bonne personne et des électeurs, des jeunes entre autres qui souhaitent des politiciens qui leur ressemblent voteront QS. Sans avoir lu évidemment le programme qu’aucun de ses adversaires n’a vraiment attaqué avant hier soir. Un programme qui a disparu du site de QS il y a plusieurs mois pour être remplacé par un texte abscons, impossible à déchiffrer par le commun des mortels. Or QS entend nationaliser les richesses naturelles — forêts et mines —, contrôler les ondes, tolérer seulement les PME plongeant ainsi le Québec dans une apocalypse économique et sociale. Du déjà vu dans les régimes communistes.
GAGNANTE
Or la performance d’hier de Manon Massé pourrait bien assurer à Québec solidaire la balance du pouvoir le 1er octobre au soir.
Jean-françois Lisée lui a eu peine à contrôler son besoin de démolir ses adversaires. Il a réussi à stupéfier Manon Massé dès le début du débat ce qui a irrité au plus haut point l’animateur Pierre Bruneau qui a dirigé admirablement ce débat. En posant la question du véritable chef de QS, JF Lisée a visé dans le mille. En effet, QS est un parti idéologique avec deux co-porte-parole, mais dont on ignore qui le dirige.
Jean-françois Lisée a aussi fait sortir Philippe Couillard de ses gonds. Ce fut un grand moment. Mais on peut cependant penser qu’en usant de son style premier de classe cinglant et bousculant les règles, Jean-françois Lisée risque de provoquer des réactions diverses chez les citoyens, car il ne recule guère pour tenter de mettre KO ses adversaires. Or, il n’est pas représentatif des Québécois qui n’aiment pas la chicane s’identifiant naturellement à ceux qui se font attaquer.
COLÈRE
Philippe Couillard a subi les attaques successives du chef du PQ et de François Legault et il a eu de la difficulté à contrôler sa colère. C’est le Philippe Couillard hautain, irrité et cinglant qu’on a vu en action. Il n’est pas parvenu à déstabiliser cette fois François Legault qui, parlant avec son coeur, a presque réussi à faire oublier les bourdes invraisemblables des derniers jours sur l’immigration. Et il a même fait son acte de contrition sur sa déclaration au sujet des immigrants à expulser.
Ce débat n’aura aucune influence sur tous les citoyens, dont trop de jeunes qui se refusent à exercer leur droit de vote, ces Québécois, de plus en plus nombreux, qui ne croient plus à la politique et qui n’ont plus de respect pour les politiciens.
Or, dans le débat d’hier, les participants ont tous tourné les coins ronds, banalisé leur pensée parfois et affirmé des demi-vérités. Ils sont apparus cependant avec leurs forces et leurs faiblesses. Des humains quoi!
Quelle influence ce débat aura-t-il sur les résultats? C’est une autre histoire.